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L’assaut du Capitole était une «tentative de coup d’État» et «encouragée» par Trump, dit l’enquête parlementaire

L’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 a été la « culmination d’une tentative de coup d’État » a jugé jeudi 9 juin une commission américaine d’enquête parlementaire. Cette dernière a placé Donald Trump au centre d’un « complot » visant à le maintenir au pouvoir dans une journée d’une violence politique rare aux États-Unis, sous les « encouragements » du républicain. Le rapport de la commission d’enquête, livré en direct sur les chaînes de télévision américaines est dévastateur pour Donald Trump.

Après un an d’enquête, plus d’un millier d’auditions, c’est un réquisitoire contre Donald Trump en forme de show télévisé qui a été diffusé en prime time jeudi soir depuis le lieu du crime, le capitole de Washington. « Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque » dit la vice-présidente de la Commission, la républicaine Liz Cheney en ouverture, rapporte notre correspondant, David Thomson. « Le matin du 6 janvier, l’intention de Donald Trump était de rester président des Etats-Unis en dépit du résultat légitime de l’élection de 2020 et en violation de son obligation constitutionnelle de céder le pouvoir. Pendant plusieurs mois, Donald Trump a supervisé et coordonné un plan sophistiqué pour renverser l’élection présidentielle et empêcher le transfert du pouvoir. Ceux qui ont envahi notre Capitole et combattu les forces de l’ordre pendant des heures étaient motivés par ce que Donald Trump leur avait dit, à savoir que l’élection leur avait été volée et qu’il était le président légitime. Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque ! »

Depuis près d’un an, ce groupe d’élus – sept démocrates et deux républicains – a entendu plus de 1.000 témoins dont deux enfants de l’ancien président et épluché 140.000 documents. Cela pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

Pour appuyer ses conclusions, la commission du « 6 janvier » a diffusé des images inédites des violences de cette froide journée d’hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s’étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l’élection de 2020, qui avait vu perdre l’ex-magnat de l’immobilier.

Pour prouver que le président a menti en toute conscience sur ses accusation de fraudes électorales la commission parlementaire diffuse des extraits d’entretiens avec l’entourage de Donald Trump, comme son ancien ministre de la justice Bill Barr.  « J’ai été très clair, j’ai dit au président que je ne pensais pas que l’élection a été volée… et que dire cela, c’était des conneries ». Et la commission enfonce le clou avec un clip d’Ivanka, la fille préférée de Trump, qui accrédite la version de Bill Bar. 

Pas de débat possible  conclut le président de la commission, Bennie Thompson : le 6 janvier n’avait rien de spontané. « Le 6 janvier a été la culmination d’une tentative de coup d’Etat. Le dernier espoir désespéré de Donald Trump d’empêcher le transfert du pouvoir ».

Et pour la première fois la commission diffuse des images d’une rencontre, la veille du 6 janvier dans un parking sous terrain près du Capitole, entre les chefs de deux milices d’extrême-droite : les Prouds Boys et les Oath Keeps, accusés d’avoir guidé les manifestants à l’intérieur du Capitole. Autant d’éléments que la commission souhaite porter à la connaissance du plan grand nombre mais sans doute surtout à celle du Ministre de la Justice Merrick Garland qui lui seul a le pouvoir de lancer des poursuites judiciaires contre les responsables de cette journée qui a fait vaciller la démocratie américaine.

Les images ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d’information en continu mais boudées par les médias les plus conservateurs. Cela dans une nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les États-Unis. Car un an et demi après l’assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l’élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce malgré les innombrables preuves du contraire.

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l’éloge de cette journée jeudi 9 juin, assurant que l’assaut du Capitole était le « plus grand mouvement de l’Histoire pour rendre à l’Amérique sa grandeur ».

Les Républicains rejettent la commission « la moins légitime »

La commission parlementaire juge son travail essentiel afin de garantir que l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. « Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n’est pas terminé », a alerté Bennie Thompson.

L’enquête parlementaire fait donc face à un défi de taille, celui de présenter un récit et des preuves capables de capter l’attention du grand public et de le convaincre de l’importance de ses révélations. Mais la majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission « la plus politique et la moins légitime de l’histoire des États-Unis ».

Son parti a d’ores et déjà promis d’enterrer les travaux de cette commission s’il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

L’élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l’ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a lancé jeudi soir un message à ses collègues républicains : « Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera ».

(Rfi.fr avec AFP)

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