La Fédération camerounaise de football convoque 44 footballeurs et les présidents de leurs clubs respectifs pour suspicion de tricherie sur l’âge.
Plus rien ne sera-t-il comme avant, à la Fecafoot, sous la présidence du tonitruant Samuel Eto’o ? Par un courrier signé de la Chambre d’instruction de la Commission d’éthique de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), 44 joueurs et leurs présidents de club viennent d’être informés de « l’ouverture d’une procédure d’instruction » contre eux pour « faux dans les titres », conformément à l’article 67 al. 1 et 2 du Code d’éthique. Datée du 17 juin dernier, la notification signée par Salatou Baba précise qu’il est question de tricherie présumée et de complicité présumée de tricherie, notamment sur l’âge des joueurs.
Les parties concernées sont invitées à comparaître en audience, dans la salle des conférences du siège de la Fecafoot, assistées ou non de leurs conseils, entre les 4 et 8 juillet prochain. Légèrement menaçant, le communiqué précise qu’en cas de non comparution, « la Chambre en tirera toutes les conséquences de droit »…
Contrôles renforcés
Si l’approximation des millésimes footeux n’est pas qu’un phénomène camerounais, les réseaux sociaux moqueurs se souviennent du milieu de terrain Joseph Minala qui semblait avoir bien plus que ses 18 ans officiels, lors de son transfert à la Lazio Rome, en 2014. À l’époque, une infox suggérait même qu’il avait… 41 ans. Cette polémique avait freiné la carrière du Camerounais. Quant à Youssoufa Moukoko, certains doutent qu’il fut réellement, au Borussia Dortmund, le plus jeune buteur de la Bundesliga allemande, à l’âge présumé de 16 ans…
Certes, dans certaines zones reculées du continent, des parents attendent parfois plusieurs mois, voire plusieurs années, avant de déclarer la naissance d’un enfant. Au point que la date de naissance du nouveau-né soit mal mémorisée et que le statut de celui-ci soit qualifié de « né vers ». Mais « rajeunir » administrativement certains joueurs est un sport dans le sport, histoire d’évoluer –en début de carrière– parmi des adversaires moins « mûrs » et de prolonger légèrement sa carrière – en fin de parcours.
Si la Fecafoot tape aujourd’hui du poing sur la table, elle sait, depuis longtemps, l’impact de la fraude en termes de réputation internationale. Et cela fait déjà quelques années que les contrôles ont été renforcés. En 2016, la fédération avait sanctionné 14 joueurs camerounais qui avaient menti sur leur âge pour participer à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) des moins de 17 ans… (Jeune Afrique)