C’est à la suite des honneurs militaires rendus aux officiels et la libation de la chefferie d’Alôkoi que le Colonel-Major Mamadou Sangaré, Directeur général de la Sodefor, a été invité à délivrer son allocution à l’occasion de cette cérémonie de planting d’arbres qui s’est tenue le 24 juin dernier dans la forêt classée d’Anguededou.
Face au Ministre des Eaux et Forêts, au président de la Cop15, à la représentante du Pnud, au Président du Conseil d’Administration de la Sodefor, au Directeur Général de l’OIPR, aux Directeurs et aux Chefs de Services, au représentant du Maire de la Commune de Yopougon et aux Chefs Traditionnels, il a exprimé sa joie de les recevoir dans la forêt classée d’Anguededou pour « poser un acte éco citoyen de très haute portée ».
Cet acte éco citoyen consiste à « sensibiliser l’opinion nationale et internationale à travers un reboisement institutionnelle, sur la nécessité de la protection et de la conservation de la forêt, de la faune et des ressources en eau dont l’importance dans la vie sur notre planète terre, n’est plus à démontrer », a-t-il indiqué. Il a présenté la forêt classée de l’Anguededou comme l’un des sites les plus « vulnérables de par son caractère périurbain, en raison des menaces liées à l’urbanisation galopante autour d’Abidjan, à la surpopulation et à la pollution notamment industrielle ».
Classée en 1930 avec un peu plus de 11.000 ha, sa superficie est évaluée aujourd’hui à 8.500 ha dont seulement 36%, soit environ 3000 ha sont couvertes de forêt et le reste par des occupations anthropiques diverses : agricoles et autres auxquelles s’ajoutent les déchets industriels liquides et solides dont les impacts sont de plus en plus visible.
Selon lui, « cette situation est devenue plus qu’inquiétante malgré le potentiel écologique important que représente la forêt classée d’Anguededou pour la ville d’Abidjan : D’abord elle sert de zone tampon au parc national du Banco, tout en offrant à la faune qu’elle abrite, l’espace vital nécessaire aux espèces animales. Ensuite, elle joue un rôle éminent de protection de la nappe aquifère principale qui, selon les spécialistes de la gestion intégrée des ressources en eau, pourvoit à 60 à 70% des besoins en eau potable de la ville d’Abidjan grâce à 17 forages de la SODECI qu’elle abrite ».
Par conséquent, « une disparition de cette forêt affecterait d’avantage négativement la qualité de la vie de la population environnante.
Les habitants de la commune de Yopougon en mesurent déjà les effets néfastes par l’irrégularité de la fourniture en eau potable dans certains quartiers depuis quelques années », a-t-il fait savoir.
Poursuivant, le Colonel-Major s’est dit fier et heureux de l’implication et de l’engagement d’éminentes personnalités dans cette cause. « En prenant part à la mission difficile, mais Ô combien exaltante de reconstitution de la forêt ivoirienne, vous faites assurément œuvre utile. Vous pouvez en être fier, car le geste, simple en apparence, que vous allez poser ce jour en forêt classée d’Anguédédou aux côtés de Monsieur le Ministre des Eaux et Forêts et d’autres éminentes personnalités, aidera cependant efficacement à la préservation des bénéfices éco systémiques fournis par la forêt », s’est-il réjouit.
Ensuite, il a relevé les deux options essentielles sur lesquelles la Sodefor a bâti sa stratégie. Il s’agit de : la PRIORITE A LA PROTECTION DES FORETS (avec programme de plus en plus intensif de sensibilisation et de sécurisation des forêts les mieux conservées) et le REBOISEMENT (indispensable à l’enrichissement du domaine forestier appauvri, et qui nous rassemble ici ce matin. Elle se fera aussi bien en mode intensif qu’en mode agroforesterie, avec un accent marqué sur la qualité du matériel végétal). Bien évidemment, la réussite de cette stratégie passe par recherche de financement et de partenariat.
« Il nous faut agir. Agir vite et bien », a averti le Colonel-Major depuis cette tribune en affirmant que c’est dans ce cadre que le programme d’activité de la Sodefor prévoit de réaliser en 2022 plus de 12.000 ha en fonction des ressources financières disponibles. Ces superficies devraient monter en puissance pour atteindre annuellement 300.000 ha à l’horizon 2023-2025, si les négociations engagées ou en vue avec les partenaires aboutissent. Ce que nous espérons vivement pour permettre l’atteint de l’objectif de 20% de couverture forestière en 2030…
« Pour ma part, je puis vous assurer de la mobilisation du personnel de la Sodefor pour transformer tous vos efforts en succès pour une gestion durable des forêts classées », a-t-il conclu. (1ère partie)
Narcis’K.
