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Un nombre record de pays africains au Forum politique de haut niveau sur le développement durable

À l’ONU, des dizaines de ministres du continent africain ont assisté au Forum politique de haut niveau sur le développement durable, un colloque de dix jours qui s’est terminé vendredi 15 juillet. Au terme de ce colloque, les pays ont réaffirmé leur engagement à tenir les objectifs de développement durable décidés il y a sept ans.

Cette année, un nombre record de pays africains ont participé au Forum. Vingt-un pays sont venus du continent africain sur les quarante-quatre venus présenter leurs progrès et leurs défis, sur les dix-sept objectifs de développement durable (ODD)

Les ODD, ce sont ces buts que les nations de la planète se sont fixées à atteindre d’ici à 2030, dans plusieurs domaines comme l’Éducation, l’égalité homme-femme, la gouvernance, l’Énergie propre, la vie aquatique ou encore les villes durables… Autant d’indicateurs qui servent de guides et qui, on le sait, dans de nombreux pays en voie de développement, inspirent les plans nationaux.

La pandémie a fait reculer énormément de pays sur leurs objectifs et cela inquiète à l’ONU. D’où l’urgence ressentie, encore plus, à ce Forum, le premier en présentiel, depuis 2019. Cependant, le Covid-19 n’est pas le seul coupable. C’est surtout le révélateur de tout ce qui freine, au jour le jour, l’accomplissement de progrès dans ces domaines, notamment en Afrique.

« Même si nous sommes à la traîne, je préfère rester optimiste »

Joint par RFI, le président du Conseil économique et social de l’ONU, en charge de ces ODD et du Forum, l’ambassadeur du Botswana, Vixen Kelapile, revient sur ces autres facteurs. Il évoque également comment les objectifs de développement durable de l’ONU ont inspiré l’Agenda.

Vixen Kilapile: Le Covid-19 est un facteur, de plus, à tous les autres défis préexistants comme le changement climatique qui a toujours joué un rôle, même avant la pandémie ou encore l’impact des conflits. La paix et la sécurité ont toujours été un défi qui a toujours fait reculer l’Afrique de nombreuses façons.

RFI: Dans cette tendance de recul des ODD, c’est l’Afrique qui est le plus à la traîne. Pourquoi ?

Cela ne devrait pas être le cas, puisque l’Afrique est supposée être le continent le plus « riche » au monde, mais il y a des choses que nous n’avons pas bien faites dans l’histoire. Nous aurions dû faire mieux pour prévenir les conflits. Nous aurions dû organiser nos structures et nos mécanismes de gouvernance plus correctement. Nous assurer que nous contrôlions et non contribuions aux flux des financements illicites qui quittent notre continent d’une magnitude jamais vue et telle que cela prive notre continent de progresser dans son Agenda du développement.

Quels sont les objectifs de développement durable qui ont été le plus impactés, ces dernières années ?

Un des objectifs a été sérieusement et durement touché, c’est l’objectif numéro 4, celui de la qualité de l’Éducation. Un chiffre important, c’est celui des enfants allant à l’école et qui ont perdu du temps d’apprentissage. 147 millions, à l’échelle mondiale, ont perdu la moitié de leur temps en classe, ces deux dernières années. Mais ce que nous devons aussi vraiment régler, c’est la fracture numérique, parce que pour l’Afrique, quand les écoles sont fermées, elles le sont vraiment, car il n’y a pas de moyens pour une école d’être virtuelle. Ma crainte, c’est que si nous ne réglons pas l’apprentissage à distance, nous risquons de créer un nouveau problème d’inégalité dans l’Éducation, entre les pays du Nord et ceux du Sud.

En quoi ces ODD sont-ils de bons guides pour les pays africains ?

Ces dernières années, l’adoption de l’Agenda 2063 a montré que les leaders africains sont déterminés à oser des choses, pour répondre aux défis, à montrer des aspirations ambitieuses pour tirer le continent vers l’avant. Comme exemple, l’accord de libre-échange africain qui vient d’être mis en place pour faciliter les possibilités de faire du commerce entre pays africains plutôt que d’exporter des matières premières qui reviennent transformées à un prix prohibitif, au détriment de notre propre continent. Donc, même si nous sommes à la traîne, je préfère rester optimiste et penser que ces instruments vont nous emmener quelque part. (rfi.fr)

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