C’est au son de l’hymne nationale et à l’appel de l’ONG Pax que de nombreux Burkinabès ont marché, bougies en mains et vêtus en blanc, contre la radicalisation, pour la paix et pour magnifier l’amour qu’ils vouent à leur patrie. Une marche blanche qui intervient selon eux dans un contexte de tensions inter-religieuses, de culture de l’indifférence et d’égoïsme.
Dioni Talatou est imam. Pour lui, « les religions révélées ont trouvé une religion traditionnelle sur le terrain. C’est dire que ces religions, si elles ont acceptés ces religions révélées, c’est parce qu’elles partageaient quelques choses de commun. Je parle du droit d’aînesse, la parenté à plaisanterie, le mariage et la famille. C’est des éléments qui reviennent dans le Coran et dans la Bible. »
Travailler à la paix
Les initiateurs de la marche tiennent à rappeler que la paix est possible mais qu’il faut y travailler. « Il y a énormément de gens dans les communautés qui se soupçonnent et tombent dans les mains des jihadistes », estime Lucas Kappen, chargé du programme Sahel. « C’est pour cela que nous avons constaté qu’il y a un besoin, que nous devons apporter notre soutien pour aider la population à s’exprimer contre la radicalisation. »
Pour Daouda Diallo, la situation actuelle est la conséquence d’une instrumentalisation des identités. Il est secrétaire général du collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés : « Les terroristes ont tendu un piège aux Burkinabès, d’abord à travers la religion, qui n’a pas marché. Ensuite l’ethnie. Aujourd’hui le terrorisme s’apparente à un conflit entre communautés ou à un conflit intercommunautaire. Ce qui constitue un facteur d’aggravation du conflit avec l’entrée en jeu des civils armés. »
Pour pacifier le pays, les organisateurs de la marche blanche ont appelé leurs compatriotes à surpasser les considérations ethniques et religieuses tout en insistant sur la nécessité d’un nouveau contrat social pour le Burkina Faso. (dw.com)