samedi, avril 20, 2024
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Insécurité dans les forêts classées ivoiriennes : Quand des individus armés ouvrent le feu sur les agents de la Sodefor

On ne le dira jamais assez ! Mais protéger, sauvegarder et restaurer les forêts classées ivoiriennes sont un véritable sacerdoce aussi bien le Colonel-Major Mamadou Sangaré en tant que premier responsable de la Sodefor (Société de développement des forêts) que pour ses agents. Le but principal des actions qu’ils mènent, conformément aux missions à leur assigner, étant de garantir un environnement propice à l’épanouissement de la vie humaine, animale et végétale. Malheureusement, certains individus, mal intentionnés, rament à contre-courant de cet idéal existentiel.

Alors que la plupart des forêts classées ivoiriennes semblent être pacifiées grâce aux multiples efforts consentis par la Sodefor, certaines enregistrent des cas de violence, et non des moindres, ces derniers temps. Ce sont des tirs à l’armes lourdes (kalachnikov et fusil de calibre 12) et des attaques à l’arme blanche (machettes) que réservent les ennemis de nos forêts aux agents de la Sodefor dont l’ordre est précis et sans ambigüité. A savoir, empêcher toute forme d’intrusion et d’exploitation illicite dans les forêts classées. Et jusqu’à une période récente, tout fonctionnait correctement. Pourquoi donc ce regain de violence dans les forêts classées ?

Pour comprendre ce phénomène, nous avons approché des villageois vivant à proximité de certaines forêts classées où des cas d’agression contre la Sodefor ont été relevés. Il ressort des recoupements d’informations que la principale cause réside dans le « décret N°2021-437 du 8 septembre 2021 fixant le cadre général de la gestion des forêts classées du domaine forestier privé de l’Etat, éligibles au régime de la concession » proposé par l’ex-Ministre des Eaux et Forêts, M. Alain-Richard Donwahi, qui est l’objet d’interprétations vicieuses. Lesdites  interprétations émanent de certains agents et commis de l’Etat qui laissent entendre aux populations que la Sodefor n’est plus responsable des forêts en question et que, par conséquent, elle ne devrait plus y mener des activités de surveillance.

Un état de fait qui a occasionné de nouvelles vagues d’intrusion de clandestins majoritairement étrangères, soutenues par des chefs de communautés allochtones et autochtones, dans ces forêts protégées.

Pis, des occupants de ces forêts nous ont confirmé avoir appris que la Sodefor n’est plus responsable de ces forêts et se tiennent prêts désormais à en découdre avec ses éléments qui oseraient s’y aventurer. D’ailleurs, des sources nous apprennent que des groupes armés sont en train de se constituer pour, disent-ils, protéger les sites d’orpaillage clandestins qui s’y trouvent. Nous n’en sommes pas encore là, mais les agents de la Sodefor font régulièrement l’objet d’agression.

Pour rappel, les agents de l’Unité de Gestion des forêts de Dassioko (Fresco) ont été la cible d’un tireur embusqué, qui a fait un blessé grave, alors qu’ils étaient en patrouille, le 20 février dernier.

Aussi, dans la nuit du 10 au 11 août 2021, un véhicule de la Sodefor, à bord duquel se trouvaient les agents en patrouille de sécurisation, a été criblé de balles par un autre tireur embusqué.

Sans oublier, cet autre cas d’agression dans la forêt classée de Palé (Boundiali) où deux agents de la Sodefor ont été gravement blessés à la machette par des individus, le 5 novembre 2018, lors d’une patrouille régulière de sécurisation.

Le dernier incident en date est celui de ce 18 novembre 2022 qui achève de convaincre sur la maîtrise de soi dont ont fait preuve des agents afin d’éviter un carnage comme récemment à Kokoumbo lors de l’affrontement meurtrier entre les forces de sécurité et les orpailleurs clandestins. C’est à juste titre que cette posture de sang-froid a été saluée par leur hiérarchie et les autorités administratives. Il faut espérer que les accrochages de cette nature ne surviennent plus.

Au demeurant, il est bon de signifier que les forêts indexées par le fameux décret sont toujours sous la gestion et la responsabilité de la Sodefor. Il ne faudrait donc pas prêter attention aux élucubrations des individus mal intentionnés qui tentent de faire croire le contraire.

Le constat est désormais clair. Les agents de la Sodefor sont agressés par les fossoyeurs des forêts ivoiriennes qui veulent, à tout prix, détruire le bien public pour assouvir leurs seuls intérêts.

Face à cette situation, devant laquelle la Sodefor ne saurait reculer, elle insiste sur le devoir civique de tous. Notamment, celui des populations pour dénoncer tous les actes d’agression des forêts pour une Côte d’Ivoire plus verte et prospère. Nous ne cesserons jamais d’encourager ces braves agents dévoués et engagés pour la cause des forêts classées ivoiriennes.

Narcis’K.

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