mercredi, mai 15, 2024
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Afrique – Etats-Unis : Joe Biden plaide pour l’entrée de l’Union africaine au G20

Joe Biden va défendre, lors d’un sommet qui se tient sur trois jours à partir de mardi à Washington, l’idée d’une intégration de l’Union africaine au G20, le groupe rassemblant dix-neuf des économies les plus avancées ainsi que l’Union européenne, afin de renforcer le rôle clé joué par le continent, a indiqué la semaine passée la Maison-Blanche. Il faut dire que cette rencontre très attendue doit servir de cadre à la nouvelle stratégie déployée par l’administration Biden et qui consiste dans un premier temps à se rapprocher du continent africain après les années Trump, et deuxièmement à barrer la voie à la Chine et la Russie qui y cultivent leur influence ces dernières années. Le premier sommet États-Unis-Afrique, qui s’était tenu en 2014, était une initiative de l’ancien président, Barack Obama. Cette année, presque tous les dirigeants des pays membres de l’Union africaine ont été conviés, à l’exception des présidents de transition guinéen, malien, burkinabè et soudanais. Des pays actuellement suspendus de l’organisation panafricaine depuis leur coup d’État.

Repositionner l’Afrique comme un acteur géopolitique à part

« Il est plus que temps que l’Afrique ait des sièges permanents à la table des organisations et initiatives internationales », a affirmé Judd Devermont, le directeur exécutif aux Affaires africaines du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. « Nous avons besoin de davantage de voix africaines dans les conversations internationales à propos de l’économie mondiale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité », a-t-il ajouté. Il a indiqué que les États-Unis évoqueraient le rôle de l’UA avec l’Inde, qui présidera le G20 en 2023.

Composés de 19 pays plus l’Union européenne (UE), les membres du G20 représentent environ 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce mondial et plus de 60 % de la population mondiale. L’Afrique du Sud est actuellement le seul pays africain à figurer au G20, né dans sa forme actuelle lors de la crise financière de 2008. Le G20 a accordé une attention croissante aux préoccupations du continent africain. En 2017, la présidence allemande a lancé le pacte du G20 avec l’Afrique pour aider à promouvoir les investis­sements privés sur le continent et, en 2016, la présidence chinoise s’est efforcée de soutenir l’industrialisation en Afrique. Plus récemment, l’organisation est intervenue durant la crise sanitaire mondiale (initiative de suspension du service de la dette, « cadre commun pour les traitements de dette » ou encore la vaccination).

Priorité aux questions internationales

Les États-Unis ont publié en août un document de stratégie pour l’Afrique subsaharienne, soulignant l’importance de la région, notamment face aux menaces que représentent la Chine et la Russie, et s’engagent à étendre la coopération en matière de défense avec des pays africains partageant les mêmes idées. Et sur cette question cruciale de la sécurité et de la défense, les États-Unis ont particulièrement fait évoluer leur position. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, Joe Biden a par ailleurs soutenu la revendication de sièges permanents au Conseil de sécurité pour l’Afrique et l’Amérique latine, et rappelé le soutien des États-Unis pour le Japon et l’Inde. Il faut souligner que l’administration Biden a été déçue qu’une grande partie du continent africain ait refusé de suivre les États-Unis pour condamner l’invasion russe de l’Ukraine, lors du premier vote le 2 mars 2022.

Elle a plus largement soutenu le rôle diplomatique tenu par l’Union africaine sur le continent, et cultivé des relations amicales avec l’actuel président de l’UA, le chef d’État sénégalais Macky Sall, qui est attendu la semaine prochaine lors du sommet à Washington. Hôte du G20 le mois dernier, l’Indonésie avait invité Macky Sall à y participer à Bali. Ce dernier a récemment appelé à une refonte de la gouvernance internationale, demandant une plus grande représentation des Africains dans les organisations internationales comme le G20 ou le Conseil de sécurité de l’ONU. En octobre, Macky Sall avait lancé que le multilatéralisme devrait « servir les intérêts de tous », sous peine de s’exposer à une « perte de légitimité et d’autorité ». (Le Point Afrique)

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