jeudi, avril 25, 2024
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Au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno gracie 259 manifestants condamnés

Ils avaient manifesté contre une prolongation de la transition permettant au président tchadien de rester deux ans de plus au pouvoir. Ils avaient été condamnés à de la prison ferme.

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a gracié, le 27 mars, 259 des 262 manifestants condamnés à de la prison ferme après une manifestation contre le pouvoir réprimée en octobre 2022. Cette annonce intervient trois jours après un autre décret graciant 380 rebelles condamnés à la prison à vie.

Ces hommes, des jeunes pour l’essentiel, avaient répondu à l’appel de l’opposition à manifester contre la prolongation de la transition et le maintien au pouvoir du général Déby Itno sur recommandation d’un Dialogue national inclusif et souverain (DNIS).

Les manifestants arrêtés avaient été jugés lors d’un procès de masse tenu à huis clos en décembre, sans avocats ni médias indépendants. Ils avaient écopé de deux à trois ans de prison ferme pour des « faits d’attroupement non autorisé, de destruction des biens, incendie volontaire, violence et voie de fait, coup et blessures volontaires, troubles à l’ordre public », peut-on lire dans un décret signé par Mahamat Idriss Déby Itno.

Geste d’apaisement

« C’est un geste de pardon pour permettre à tous les fils et filles du Tchad de bâtir leur pays sur des nouvelles bases », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh.

« Ces personnes vont retrouver leur liberté, leur famille et reprendre le cours de leur vie », s’est réjoui le coordinateur du collectif de leurs avocats, Frédéric Dainonet, qui voit dans cette initiative une volonté du gouvernement « d’apaiser les tensions ». L’enquête est toujours en cours pour une « vingtaine » de personnes détenues à N’Djamena, et une « centaine » d’autres incarcérés à Koro Toro, une prison de haute sécurité située en plein désert à 600 km au nord de la capitale, a déclaré Laguerre Ndjerandi, le bâtonnier de N’Djamena.

Disparitions forcées

Selon le gouvernement, 621 personnes avaient été arrêtées lors de la manifestation dans la capitale, puis acheminées à Koro Toro. Les autorités avaient d’abord annoncé qu’une cinquantaine de personnes avaient péri lors de ce « jeudi noir », essentiellement des jeunes tués par balles dans la capitale par les forces de l’ordre, avant de réévaluer ce bilan à 73 morts. Des ONG avaient cependant dénoncé des chiffres sous-évalués.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) avait notamment dénoncé dans un rapport publié à la fin de janvier des « meurtres », des « décès en détention », des « disparitions forcées » et des « actes de tortures » liés à la répression des manifestations par les autorités. (Jeune Afrique/Acp)

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