Première visite de Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est pour la première fois, ce jeudi (24.04), en Afrique du Sud pour une visite de travail avec son homologue Cyril Ramaphosa, à Pretoria.

Les discussions sur un éventuel accord de paix entre la Russie et l’Ukraine devraient faire partie des sujets prioritaires entre les deux chefs d’Etat, à la mi-journée.

La guerre en Ukraine sera sur la table et Cyril Ramaphosa peut même agir en médiateur, assure Oscar van Heerden du Centre for Diplomacy and Leadership de l’Université de Johannesburg.

« Nous savons que le président Ramaphosa a dirigé une mission de paix africaine qui s’est rendue en Ukraine (en juin 2024, NDLR) rappelle le chercheur. Il a rencontré Volodymyr Zelensky ainsi que le président Poutine. Il y a donc un certain intérêt, et je suis certain qu’à un moment donné au cours de la visite de travail, Ramaphosa et Zelensky trouveront le temps d’y réfléchir ».

Une proximité entre Pretoria et Moscou à travers les BRICS

Malgré une absence de résultats, l’Ukraine s’est depuis engagée à améliorer ses relations avec les pays africains par le partage de son expérience technologique et militaire. Kiev a promis d’ouvrir dix ambassades supplémentaires en Afrique.

D’un autre côté, l’Afrique du Sud est membre du groupe des BRICS, dont fait également partie la Russie. Pretoria dispose ainsi d’un canal privilégié pour accéder au Kremlin.

Lors du sommet des BRICS en octobre dernier, Cyril Ramaphosa a qualifié la Russie d' »allié » et d' »ami précieux » de son pays.

Par ailleurs, son parti, l’ANC, entretient des liens historiques avec Moscou qui datent d’avant la guerre en Ukraine.

Lors de sa visite, Volodymyr Zelensky doit aussi s’entretenir avec l’Association ukrainienne d’Afrique du Sud (UAZA). Sa présidente Dzvinka Kachur doute de l’imminence d’un accord de paix avec une Russie qui veut traiter l’Ukraine, selon ses mots, comme « une colonie ».

L’Afrique du Sud veut une refonte du Conseil de sécurité de l’Onu

Mais en attendant, elle estime que « l’Afrique du Sud peut jouer un rôle de médiateur dans le retour des enfants ukrainiens qui ont été expulsés de force, ou aider à mettre fin à la torture à la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie. L’Afrique du Sud peut également aider au retour des prisonniers de guerre civils et des journalistes ».

En revanche, Dzvinka Kachur dit n’accorder que très peu de crédit au Conseil de sécurité de l’Onu pour obtenir un quelconque infléchissement russe. « Nous pouvons voir que ce système international ne fonctionne pas, et c’est quelque chose que les pays africains disent depuis un certain temps », défend-elle.

L’Afrique du Sud a ainsi placé la refonte de la gouvernance mondiale dans les priorités de sa présidence du G20 qu’elle occupe jusqu’en novembre prochain.

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