Alors que la pression de la communauté internationale s’accentue pour un cessez-le-feu, le gouvernement éthiopien a assuré qu’il ne comptait pas retirer le parti tigréen du TPLF de la liste des organisations terroristes. Le TPLF est toujours engagé dans des combats dans le nord de l’Éthiopie, en région Afar, près de la frontière djiboutienne. Un combat déséquilibré contre les milices de la région Afar, qui se battent avec de simples kalashnikovs contre l’armement lourd des forces tigréennes. RFI a rencontré certains de ces miliciens dans le nord de l’Afar.
Abdileh Ali Nour, 45 ans, jongle d’un téléphone à l’autre sans arrêt. Il coordonne ses troupes, qui se battent à une centaine de kilomètres au nord d’Afdera où il se trouve. « Nous n’avons pas une armée avec des soldats professionnels, juste des citoyens qui défendent leur propriété et leurs proches. Les Afars ont l’habitude de défendre leur terre. Cette terre appartient à leur peuple, et ils la défendent. »
Son rôle officiel : chef de la sécurité du district de Berhale, aujourd’hui aux mains des rebelles tigréens du TPLF. « C’est vrai que nous avons reculé à cause de leur supériorité. Mais nous ne renoncerons jamais à notre territoire. La situation peut s’inverser d’un jour à l’autre. S’ils perdent leur artillerie et leurs tanks par exemple, on pourrait reprendre du terrain et nos terres. »
Guerre de David contre Goliath
Mohammed Othan est milicien, il a 70 ans. Il a du quitter le front à Berhale avec plusieurs autres blessés de guerre. Depuis, il se trouve dans la capitale provinciale Semera. Pour lui, ce qui se passe en Afar, c’est une guerre de David contre Goliath. « Car l’armée éthiopienne ne nous défend pas jusqu’à présent. On est seuls. Ils ne participent pas aux combats. Les politiciens fédéraux disent même qu’il n’y a pas de guerre alors que nous subissons un grand drame. »
Lui et les autres miliciens n’arrivent pas à comprendre pourquoi l’armée fédérale ne vient pas à les aider sur le front. (rfi.fr)