Au Burkina, plus d’un million d’enfants sont actuellement affectés par les fermetures d’établissements scolaires avec 6 134 institutions académiques fermées en février 2023, a rapporté l’Unicef Burkina, se référant à un rapport du ministère en charge de l’Education nationale.
À la fin du mois de février 2023, 6 134 écoles étaient fermées en raison de l’insécurité, soit une augmentation de 44% depuis mai 2022 au moment où 4 258 établissements scolaires ne fonctionnaient pas, selon un rapport mensuel statistique du Ministère de l’Éducation nationale sur l’Education en situation d’urgence, en date du 28 février 2023.
Sur huit écoles, seules deux sont opérationnelles à Pama, ville sous blocus, dans l’Est du pays. Cette région, avec le Sahel et la Boucle du Mouhoun, sont les plus touchées par les fermetures d’écoles et accueillent chacune entre 1000 et 1200 établissements scolaires fermés.
Le gouvernement a indiqué que les fermetures d’écoles affectent 1 050 172 élèves ainsi que 31 077 enseignants dont environ 6 300 redéployés dans d’autres écoles à l’intérieur du pays.
« Seul un quart des enfants impactés ont été réaffectés dans des nouvelles salles de classe. La majorité d’entre eux n’ont pas retrouvé d’accès à l’éducation, ce qui les prive de leur vie d’enfant et diminue leur chance de devenir des adultes et des citoyens indépendants», a déclaré Hassane Hamadou, directeur de NRC au Burkina Faso.
Unicef Burkina a estimé que les filles sont 2,5 fois plus exposées au risque de déscolarisation que les garçons en situation de crise.
Le Burkina abrite désormais près de la moitié des écoles fermées en Afrique de l’Ouest et Centrale pour cause d’insécurité. Pendant que 1 762 établissements scolaires ont arreté de fonctionner au Mali, 1 344 en RDC, 878 au Niger, 3 285 écoles au Cameroun, 181 au Nigéria, 13 en République centrafricaine et 134 au Tchad.
« Nous assistons à un assaut accéléré contre l’éducation. Les enseignants sont menacés et les parents ont peur. Ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut. Lorsqu’un enfant n’est pas à l’école, il risque davantage d’être exploité, d’être victime de violences et de trafics, voire d’être recruté par des groupes armés », a alerté la représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, Sandra Lattouf.
L’UNICEF Burkina et ses partenaires appellent à « agir maintenant pour ne pas perdre la prochaine génération et redoubler d’efforts pour renforcer les solutions d’urgence et d’éducation alternative .»
« Plus cette situation perdure, plus elle s’aggrave, plus il sera difficile d’inverser la tendance et de protéger leur avenir », a insisté Hassane Hamadou.
Les services sociaux de base sont régulièrement la cible des groupes jihadistes. (Sud Quotidien)