samedi, mai 4, 2024
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Europe. Les 27 pays membres sont parvenus à un accord sur un plan de relance

Emmanuel Macron a salué « un jour historique ». Selon lui, cet accord permettra de « répondre aux défis sanitaires, économiques et sociaux » dans les pays européens.

Cela a été dur, mais c’est fait! Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne ont trouvé un accord mardi sur un plan de relance post-coronavirus historique. Au cinquième jour d’un sommet marathon à Bruxelles, c’est le président du Conseil européen Charles Michel qui l’a annoncé sur Twitter.

« Deal ! », a écrit le Belge. Objet d’une bataille acharnée entre les pays « frugaux » et le couple franco-allemand, ce plan de 750 milliards d’euros crée pour la première fois une dette commune, et s’adosse à un budget pluriannuel de l’UE (2021-2027) de 1.074 milliards d’euros. Pour l’anecdote, ce sommet marathon n’a pas battu à 25 minutes près le record de celui de Nice en novembre 2000 (85 heures).

Le sommet, qui s’est ouvert vendredi, s’est tenu dans une ambiance tendue jusqu’au bout, les pays dits « frugaux » (Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark) s’opposant notamment à la France et à l’Allemagne. Rejoints par la Finlande, ces Etats ont bataillé jusqu’au bout contre la proposition d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel de l’émission de dette commune.

« Quand l’Allemagne et la France se mettent ensemble »

Pour soutenir l’économie européenne qui affronte une récession historique, le plan prévoit un fonds de 750 milliards d’euros, qui pourront être empruntés par la Commission sur les marchés. Il se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux Etats les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27.

Outre ces subventions, 360 milliards d’euros seront disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur. Le plan est adossé au budget à long terme de l’UE (2021-2027), qui prévoit une dotation de 1.074 milliards d’euros, soit 154 milliards d’euros par an.

A plusieurs reprises, les pays « frugaux », taxés par certains de « radins », ont menacé de faire capoter ce plan massif de soutien à l’économie, qui profiterait avant tout aux pays du Sud comme l’Italie et l’Espagne. Ces pays les plus touchés par l’épidémie sont aussi jugés trop laxistes en matière budgétaire par leurs partenaires du Nord.

« Cette longue négociation a été marquée par des difficultés, parfois des oppositions, des conceptions différentes de l’Europe », a reconnu Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse, avant de saluer son action commune avec Angela Merkel.

« Je me félicite qu’avec la chancelière nous ayons toujours été du côté de l’ambition et de la coopération […] Quand l’Allemagne et la France se mettent ensemble, elles ne peuvent pas tout, mais si elles ne se mettent pas ensemble rien n’est possible, a assuré le président français. Nous avons réussi à franchir ensemble beaucoup d’étapes pour l’unité européenne. Je suis convaincu que ce plan, ce budget sont de nature à répondre aux défis sanitaires, économiques et sociaux dans chacun de nos pays ».

Les gages donnés aux pays dits « frugaux »

Pour vaincre leurs réticences, le président du Conseil européen, Charles Michel, a dû revoir sa proposition initiale et leur fournir des gages. Notamment en révisant à la baisse les 500 milliards de subventions prévues au départ et défendues par Berlin et Paris.

Mais aussi en augmentant de façon substantielle les rabais accordés à ces pays, qui jugent leurs contributions nettes au budget de l’UE disproportionnées. La correction accordée à l’Allemagne reste stable.

Par rapport à la proposition initiale de Charles Michel, ces hausses des rabais vont de 22 % pour les Pays-Bas à 138 % pour l’Autriche.

Budget « lié aux objectifs climatiques »

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le plus difficile à convaincre, avait reconnu que des progrès avaient été faits en sa direction.

« Pour la première fois dans l’histoire européenne, le budget est lié aux objectifs climatiques, pour la première fois, de respect de l’Etat de droit devient une condition pour l’octroi des fonds », a annoncé Charles Michel.

Cette conditionnalité rencontrait une forte opposition de la Pologne et la Hongrie, deux pays dans le collimateur de la Commission et du Parlement européen qui ont enclenché une procédure à leur encontre pour des violations de l’Etat de droit.

Viktor Orban, qui avait fait planer des menaces de veto au sommet, a réclamé la fin de cette procédure dite de « l »article 7 » à l’encontre de son pays, qui peut en théorie déboucher sur des sanctions. (Autre média)

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