Cinq chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest vont tenter jeudi à Bamako, lors d’un sommet de quelques heures au format inédit, de dénouer la crise socio-politique qui secoue le Mali depuis juin, en réconciliant le président Ibrahim Boubacar Keïta et une opposition qui réclame son départ.
A la veille de leur arrivée, les négociations se sont poursuivies en coulisses pour mettre un terme au plus important mouvement de contestation du pouvoir en place au Mali depuis le coup d’Etat de 2012.
Les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Nana Akufo-Addo du Ghana et Macky Sall du Sénégal ont été mandatés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Ils doivent être accueillis entre 10h00 et 11h00 (GMT et locales) à l’aéroport de Bamako par le président Keïta.
Ils s’entretiendront ensuite avec lui dans un hôtel de la capitale, puis conjointement avec l’influent imam Mahmoud Dicko – figure emblématique de la contestation – et avec les dirigeants du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), la coalition hétéroclite de politiques, de religieux et de membres de la société civile qui réclame le départ du chef de l’Etat.
La délégation devrait quitter le Mali vers 17h30, après la publication d’un communiqué final.
Par la voix de son négociateur, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, la Cédéao a mis sur la table dimanche dernier des « recommandations » pour une sortie de crise, qui ont reçu le soutien de l’Union africaine, des Etats-Unis et de l’UE.
« Le rétablissement d’une Assemblée nationale légitime et d’un gouvernement d’union nationale permettront au Mali de surmonter la crise actuelle », a déclaré mercredi à Bruxelles une porte-parole de la diplomatie de l’Union européenne.
Les cinq présidents vont peser de tout leur poids pour « renforcer » les efforts diplomatiques déjà entrepris et « entériner » un accord, selon une source proche des négociations. (Afp)