Un journal de Moscou a fait un récit minutieux du déplacement de l’opposant en Sibérie, où il a été empoisonné. Sa source : le FSB, qui chercherait à se dédouaner.
Le Moskovski Komsomolets est un journal populaire. Ses articles citent parfois, anonymement, des sources officielles. Dimanche, il a publié un article où les services de sécurité (FSB) font le récit, minute par minute, du voyage d’Alexeï Navalny en Sibérie la semaine dernière. C’est à l’issue de ce voyage que l’opposant s’est retrouvé dans le coma. L’empoisonnement a été confirmé, lundi 24 août, par l’hôpital de Berlin où il a été transféré ce week-end.
Des repas aux tickets de caisse
Les autorités ne connaissaient pas les plans de l’équipe (de Navalny) à l’avance, des policiers en civil l’ont donc suivi depuis Novossibirsk jusqu’à Tomsk », écrit la journaliste Victoria Chouvakova. Nombre de chambres réservées, repas commandés, personnes rencontrées, rien n’a échappé aux agents, qui ont même récupéré les tickets de caisse des magasins après chaque achat. Nous savions que tous les mouvements d’Alexeï étaient suivis de près par les services de sécurité, mais c’est la première fois qu’ils l’admettent si ouvertement », s’est étonné lundi Nikita Kulachenkov, un collègue de l’opposant, sur Twitter.
L’article semble avoir pour objectif de dédouaner le FSB, accusé par les proches de Navalny d’être à l’origine de cet empoisonnement. Les déplacements et contacts en ville ont été soigneusement étudiés. Les forces de sécurité pensent que s’il y a eu des événements liés à un empoisonnement, ils se sont probablement produits à l’aéroport ou dans l’avion », écrit la journaliste.
Mais la précision glaçante des détails pose une autre question : comment l’omniprésent FSB peut-il ignorer l’origine de l’attaque contre l’opposant ? (OuestFrance)
