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USA. Facebook bloquera les nouvelles publicités politiques la semaine avant l’élection

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Attaqué pour son laxisme face à la désinformation et la manipulation de contenus, le géant des réseaux sociaux Facebook a annoncé jeudi qu’aucune nouvelle publicité politique ne pourrait être diffusée sur sa plateforme dans la semaine précédant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre.

Les annonceurs pourront toutefois continuer à diffuser les publicités partagées avant cette période, ces dernières étant ajoutées à la bibliothèque publicitaire de Facebook.

« Cette élection ne sera pas une élection habituelle. Nous avons tous la responsabilité de protéger notre démocratie », s’est justifié le patron du géant californien Mark Zuckerberg dans une publication sur sa page personnelle Facebook.

« Cela consiste à aider les gens à s’inscrire sur les listes électorales et à voter, à lever la confusion sur le fonctionnement de cette élection et à prendre des mesures pour réduire les risques de violence et de troubles sociaux », a-t-il poursuivi.

A cet égard, M. Zuckerberg a dit s’inquiéter de possibles mouvements violents de contestation des résultats, ces derniers pouvant ne pas être connus avec certitude avant « des jours voire des semaines ». 

Pour cette raison, il a annoncé que si un candidat ou un parti essayait de revendiquer la victoire avant que tous les résultats soient connus, un lien apposé à leur publication redirigerait les lecteurs vers les résultats officiels.

Parmi les autres mesures, Facebook s’est engagé à retirer les publications assurant qu’aller voter entraînerait une contamination au coronavirus, à limiter le partage d’articles sur le chat Messenger pour éviter que des posts de désinformation ne deviennent viraux et à lutter contre les tentatives de restriction du droit de vote via des publications mensongères.

Ce durcissement de politique intervient alors que la plateforme avait jusqu’à présent choisi de privilégier la liberté d’expression et d’autoriser les publicités politiques quand son rival Twitter les a interdites dès 2019.

L’entreprise de Mark Zuckerberg a été particulièrement critiquée pour avoir laissé se propager des campagnes d’influence massives, principalement orchestrées depuis la Russie, lors de l’élection présidentielle de 2016.  

Cette année, les réseaux sociaux se préparent à d’autres scénarios catastrophes où leurs plateformes seraient utilisées pour contester les résultats du vote. 

Donald Trump met ainsi régulièrement en doute la fiabilité du vote par correspondance, une méthode prisée aux Etats-Unis, et cruciale en période de pandémie.

– Réactions mitigées –

Les décisions de Facebook ont été saluées comme un pas dans la bonne direction par plusieurs mouvements de défense des droits civiques américains.

« Les annonces de Facebook sur la régulation de la désinformation au sujet du vote, y compris de la part des hommes politiques, et sur la défense d’une élection équitable sont des progrès importants », s’est ainsi réjouie Vanita Gupta, présidente du groupe The Leadership Conference on Civil and Human Rights.

« Mais tout repose sur leur mise en oeuvre. Nous resterons vigilants », a-t-elle ajouté.

Plusieurs proches et soutiens de Donald Trump ont en revanche vertement critiqué les nouvelles mesures, estimant qu’elles faisaient le jeu des adversaires du président américain.

« Facebook cède encore plus à la gauche et va supprimer les ‘nouvelles’ publicités la semaine précédant l’élection », a réagi Tom Fitton, président de l’organisme conservateur Judicial Watch.

« C’est une tentative incroyable de contrôler ce que les usagers de Facebook voient à un moment crucial et cela suscite des inquiétudes au sujet du Premier Amendement (qui protège notamment la liberté d’expression aux Etats-Unis, ndlr) « , a-t-il regretté.

Mais des critiques ont également émané de la part de groupes proches des démocrates, qui jugent ces annonces totalement inappropriées dans le contexte actuel.

« Une censure d’une semaine des nouvelles publicités politiques avant l’élection la plus importante de l’histoire de notre nation est une opération de relations publiques creuse et dangereuse et non une solution à la propagation de désinformation électorale et de discours haineux qui incitent à la violence », a déploré Tara McGowan, dont l’organisation Acronym est spécialisée dans le conseil stratégique de candidats démocrates.

« Des publications de droite comme Breitbart, Federalist et the Daily Caller peuvent atteindre des millions d’électeurs avec des mensonges et de la désinformation chaque jour sur Facebook sans avoir à dépenser un dollar de publicité », a souligne Mme McGowan dans un communiqué. (Afp)

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