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Mali. Le président Keïta autorisé à se soigner à l’étranger… pour trois mois

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La junte au pouvoir au Mali craignait que l’ex-président ne revienne pas dans le pays, après son départ samedi soir pour les Émirats Arabes Unis. Ce dimanche, elle annonce que les conditions de cette évacuation sanitaire ont été négociées : Ibrahim Boubacar Keïta ne pourra y rester que pour un délai « maximum » de trois mois, en accord avec les Etats ouest-africains.

« Il a été convenu […] de permettre l’évacuation sanitaire de M. Ibrahim Boubacar Keïta pour des raisons humanitaires pour une durée maximum d’un mois », déclare le Comité national de salut public (CNSP), mis en place par les putschistes, dans un communiqué dimanche.

Un court AVC

Ce délai d’un mois est « extensible uniquement sur avis médical » et « ne pourrait excéder trois mois, auquel cas le suivi médical se fera au Mali », dit le CNSP, formé de colonels qui ont renversé le 18 août le président Keïta, 75 ans, qui était au pouvoir depuis sept ans. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « s’engage à assurer le retour de l’ancien président Ibahim Boubacar Keïta aussitôt après son séjour médical suivant les conditions susmentionnées », ajoute le communiqué signé du colonel Malick Diaw, numéro deux du CNSP.

La junte affirme que cet engagement est intervenu à la suite « des discussions engagées par le médiateur de la Cédéao (l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan) auprès des autorités maliennes du 22 au 25 août ». L’ex-président malien a quitté Bamako samedi soir pour les Émirats Arabes Unis à bord d’un vol spécial avec deux personnes dont les identités n’ont pas été dévoilées. Son départ à l’étranger pour des soins avait été envisagé peu après sa chute. Il s’est précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d’un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de Bamako qu’il a quittée jeudi.

« IBK ne se sauve pas du Mali. Il va se soigner »

Les chefs d’Etats de la Cédéao se réunissent en sommet lundi à Niamey pour un ordre du jour essentiellement consacré au Mali. Ils avaient réclamé à la junte de permettre des soins à l’étranger de Ibahim Boubacar Keïta et imposé des sanctions aux nouveaux dirigeants militaires, en accord avec la communauté internationale. La Cédéao a « pris des engagements écrits pour que IBK (surnom de l’ex-président) se présente si la justice a besoin de lui », avait plus tôt affirmé ce dimanche une source proche de la junte.

« Le président IBK ne se sauve pas du Mali. Il va se soigner. Il a dit lui-même qu’il sera à la disposition de son pays si nécessaire », a réagi une source proche de la Cédéao. Par ailleurs, la junte a continué ce dimanche à lever les mesures restrictives prises avec le putsch. Le couvre-feu instauré le 18 août « est levé à partir d’aujourd’hui (dimanche) 6 septembre », a annoncé le CNSP. Les colonels qui ont renversé le président Keïta ont promis de rendre les commandes aux civils à l’issue d’une transition dont la forme et la durée ne sont pas encore fixées.

Le pouvoir de l’ex-dirigeant a été affaibli par des mois de contestation face à une grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique. Deux militaires de la force française au Sahel « Barkhane » ont été tués samedi et un grièvement blessé par une bombe artisanale et au moins dix soldats maliens ont été tués jeudi dans une embuscade dans le centre du pays. (LeParisien)

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