La condamnation à la prison à vie du chef séparatiste anglophone Sisiku Ayuk Tabe a été confirmée en appel jeudi 17 septembre. Arrêté en 2018, celui qui se présente comme le leader de l’Ambazonie, a été condamné l’an dernier par un tribunal militaire pour « sécession » et « terrorisme » en lien avec le conflit dans les régions anglophones du Cameroun.
L’audience aura duré moins de 20 minutes. Le président de la cour d’appel a confirmé le verdict : la prison à vie pour Sisiku Ayuk Tabe et ses neuf co-accusés, tous militants séparatistes arrêtés au Nigeria il y a deux ans et extradés vers le Cameroun.
« Les juges se sont comportés comme des chargés de mission et non comme des juges en charge de rendre la justice. Comment peut-on juger une affaire aussi grave en si peu de temps ? », s’indigne l’avocat du séparatiste anglophone. Emmanuel Simh.
« Lors du procès au tribunal militaire de Yaoundé, il avait également été jugé très rapidement en une seule nuit, ni nos clients ni les avocats n’avaient été entendus, déplore-t-il. Nous demandions à l’époque que la traduction du procès soit faite en anglais. Le tribunal militaire, qui n’a pas voulu nous suivre, a jugé nos clients en notre absence. Ils n’ont pas été entendus ni à cette audience militaire, encore moins à la cour d’appel ».
L’avocat des militants séparatistes estime qu’il y a eu déni de justice depuis le début du procès, ses clients n’ayant pu présenter leur défense, ajoutant qu’il compte bien se pourvoir en cassation devant la Cour suprême du Cameroun. (Rfi.fr)