La députée de 44 ans est membre de l’équipe de négociation afghane qui mène des pourparlers avec les talibans.
L’une des quatre femmes à négocier la paix avec les talibans, l’Afghane Fawzia Koofi a le regard décidé de celle qui se prépare au combat. Et en effet, rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Nous allons vraiment devoir briser les limites mises aux femmes, affirme-t-elle. Nous ne pouvons pas motiver les autres à œuvrer pour le changement si on reste assis à se détendre.
Déterminée
À Doha (Qatar) pour les pourparlers, elle a encore le bras dans le plâtre après une seconde tentative d’assassinat en août : Une sorte de symbole de l’étendue de la violence en Afghanistan », selon la défenseuse des droits des femmes.
Rien n’était gagné pour cette femme politique hors du commun. À sa naissance, les parents de Fawzia Koofi, qui ne voulaient plus de filles, l’ont laissée mourir au soleil. Mais elle a survécu, devenant la première fille de la famille à aller à l’école. Puis elle a connu le régime brutal des insurgés dans les années 1990, lorsque les talibans l’ont forcée à quitter la faculté de médecine et ont emprisonné son mari, mort de tuberculose.
Elle se souvient du taliban qui a tenté de la lapider, car elle portait du vernis à ongles ou encore de cette femme fouettée car elle ne portait pas de chaussettes… Ces comportements m’ont donné plus de détermination » , assure-t-elle.
Une loi contre les violences faites aux femmes
Basée à Kaboul avec ses deux filles, Fawzia Koofi a débuté en politique en 2005, élue députée pour sa province reculée du Badakhshan. Il ne me suffisait pas d’être élue. Je voulais aussi changer quelque chose » , se souvient-elle.
Alors, elle a fait voter une loi inédite contre les violences faites aux femmes. Elle est aussi devenue la première femme vice-présidente du Parlement. (OuestFrance)