Le président américain Donald Trump a annoncé ce vendredi 23 octobre la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan, assurant que les deux pays avaient fait la « paix ».
Après les Émirats arabes unis et Bahreïn, l’État hébreu va normaliser ses relations avec un troisième pays. Israël et le Soudan ont fait la « paix », a déclaré Donald Trump à l’issue d’une conversation téléphonique avec les dirigeants des deux pays, à laquelle ont pu assister des journalistes. « Le président a annoncé que le Soudan et Israël étaient convenus de normaliser leurs relations, une nouvelle étape majeure vers la paix au Moyen-Orient », a précisé un porte-parole de l’exécutif américain.
Donald Trump a assuré que d’autres accords étaient en préparation. « Nous en avons au moins cinq qui veulent venir (faire la paix) et nous en aurons beaucoup plus que ça bientôt ».
Vous pensez que Joe l’endormi aurait pu conclure cet accord, Bibi ?
« Une nouvelle ère »
L’annonce de ce vendredi est considéré en Israël comme un événement charnière au Proche-Orient, indique notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Un véritable changement de direction. Cinquante-trois ans après la Résolution de Khartoum proclamant les trois « non » de la Ligue arabe – non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance de l’État hébreu et pas de négociations avec Israël –, le Soudan affirme exactement le contraire, s’est enthousiasmé Benyamin Netanyahu : oui à ces trois options.
« C’est une nouvelle ère, une ère de paix véritable, la paix qui s’étend à de nouveaux pays arabes. Trois d’entre eux ces dernières semaines. Nous agrandissons le cercle de la paix. Quelle émotion. Pourvu que cela continue », a déclaré le Premier ministre israélien.
À Jérusalem, on indique que des délégations israéliennes et soudanaises vont se rencontrer très prochainement pour envisager une coopération dans des domaines divers. Dès à présent, affirme-t-on aussi, le ciel soudanais est ouvert aux vols commerciaux israéliens. Les trajets, notamment pour l’Afrique et l’Amérique du Sud, vont être considérablement raccourcis. De source diplomatique, on indique également que la question des réfugiés soudanais en Israël est incluse dans l’accord de normalisation avec Khartoum.
Juste avant l’annonce de cette normalisation, l’exécutif américain avait annoncé l’intention de Donald Trump d’enlever Khartoum de la liste des États soutenant le terrorisme. Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a remercié Donald Trump lors de l’appel, saluant l’impact majeur que cette mesure aurait sur l’économie soudanaise.
L’Égypte salue l’accord, l’Autorité palestinienne la condamne
La présidence palestinienne a condamné et rejeté l’accord « avec le pays d’occupation israélien qui usurpe la terre palestinienne ». « Personne n’a le droit de parler au nom du peuple palestinien et de la cause palestinienne », a-t-elle poursuivi. Hazem Qassem, porte-parole officiel du Hamas – au pouvoir dans la bande de Gaza –, a fustigé le rapprochement entre Israël et le Soudan, le qualifiant de « péché politique qui nuit au peuple palestinien et à sa juste cause, nuit aussi à l’intérêt national du Soudan ». « Il ne bénéficie qu’à Netanyahu », a-t-il conclu.
Le président Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays a été le premier de la région à nouer des relations diplomatiques avec l’État hébreu en 1979, a de son côté « salué les efforts conjoints des États-Unis, du Soudan et d’Israël concernant la normalisation des relations entre le Soudan et Israël ». « J’apprécie tous les efforts visant à parvenir à la stabilité et à la paix dans la région », a-t-il tweeté.
Mais au Soudan, la nouvelle ne fait toutefois pas l’unanimité. Ce sont plutôt les forces armées qui soutenaient cet accord contre l’avis du gouvernement civil de Abdalla Hamdok et de l’opinion publique, plus préoccupée par les difficultés économiques et sociales qu’elle traverse dans l’immédiat.
Pour les militaires, c’est l’assurance d’avoir le soutien des pays du Golfe et d’Israël qui apparaît comme le bras armé des États-Unis dans la région. Donc Israël apparaît comme une force de soutien à ces prétendants au trône qui sont des militaires et non des civils démocrates. Donc Abdalla Hamdok est tout à fait fragilisé lui et son gouvernement civil, par cette décision.