Les Ivoiriens sont appelés aux urnes, samedi, à l’occasion de la présidentielle. L’issue du scrutin ne fait guère de doute : le président Alassane Ouattara sera selon toute vraisemblance largement réélu pour un troisième mandat. L’opposition appelle en effet au « boycott actif du processus électoral », contestant la candidature du président sortant. Elu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara avait annoncé en mars qu’il renonçait à une nouvelle candidature, avant de changer d’avis en août, à la suite du décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Des violences ont déjà éclaté
La Constitution ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels était remis à zéro, ce que l’opposition conteste.
Le risque d’un nouvel embrasement est donc préoccupant, alors qu’une trentaine de personnes sont déjà mortes dans des violences pré-électorales et des affrontements intercommunautaires depuis le mois d’août. Des incidents ont aussi éclaté vendredi matin à Yamoussoukro, capitale politique de Côte d’Ivoire, et à Bonoua, dans l’Est du pays, opposant plusieurs centaines de jeunes et les forces de l’ordre. Vendredi, le convoi du secrétaire général de la présidence, un des directeurs de campagne d’Alassane Ouattara, a été mitraillé, sans faire de blessés. Signe de la fébrilité ambiante, de nombreux Abidjanais ont déjà quitté la capitale.
« Ce qui nous attend, c’est la catastrophe », a jugé l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo, sur TV5 Monde. « C’est pour ça que je parle. Pour qu’on sache que je ne suis pas d’accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Il faut discuter », a-t-il ajouté depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement en première instance de crimes contre l’humanité. (LeJDD.fr)