Les ministres des Finances du G20 ont adopté un nouveau cadre qui devrait permettre d’alléger, voire d’annuler, une partie de la dette des pays les plus pauvres du monde. À une semaine du prochain sommet du G20, les ministres des Finances ont décidé d’aller plus loin que l’actuel moratoire sur les dettes des pays pauvres, moratoire prolongé jusqu’en juin 2021, mais qui ne suffit pas, alors que certains pays du Sud sont déjà étranglés par les dettes.
C’est une petite révolution mais néanmoins qualifiée d’historique par le ministre japonais des Finances. Pour la première fois, tous les créanciers publics des pays pauvres se sont mis d’accord sur de nouvelles règles communes.
Jusqu’à présent, la Chine, principal banquier du tiers-monde, mais aussi l’Arabie saoudite ou la Turquie, refusaient les règles du Club de Paris. Cela rendait impossible d’envisager un allègement voire une annulation des dettes des pays pauvres.
Désormais, tout le monde accepte de participer à un nouveau cadre commun. Ce qui fait qu’un pays endetté qui souhaite alléger son fardeau se retrouvera demain face à tous ses créanciers qui devront participer à l’effort, sous l’égide du FMI.
Par ailleurs, autre avancée majeure : un pays endetté pourra exiger de ses créanciers privés le même traitement que celui accordé par ses créanciers publics. Ce nouveau cadre sera présenté officiellement lors du sommet du G20 dans une semaine et il permettra sans doute de sauver de la faillite certains États surendettés. La Zambie par exemple, n’est plus en mesure de payer les échéances de ses eurobonds, c’est-à-dire sa dette contractée sur les marchés financiers. (rfi.fr)