Accueil ALERTE ÉTHIOPIE. L’armée affirme contrôler la capitale du Tigré

ÉTHIOPIE. L’armée affirme contrôler la capitale du Tigré

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Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé samedi soir que les troupes d’Addis Abeba avaient pris le « contrôle » de Mekele, la capitale régionale du Tigré. « Le gouvernement fédéral a maintenant pris le contrôle total de la ville de Mekele », a-t-il affirmé dans un message posté sur Twitter.

« Nous avons réussi à entrer dans la ville de Mekele, sans que d’innocents civils ne soient ciblés », avait-il déclaré auparavant dans un communiqué diffusé par la télévision officielle EBC. Dans un premier temps, Abiy Ahmed avait assuré que l’armée fédérale était « entrée » dans cette ville, qui comptait environ 500.000 habitants avant le début du conflit.

En écho au chef du gouvernement éthiopien, le chef de l’armée, Berhanu Jula, a affirmé dans un message diffusé sur EBC que « les forces gouvernementales contrôlent complètement Mekele » et que l’armée « chasse les membres du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré NDLR) qui se cachent ».

Le Tigré étant quasiment coupé du monde depuis le début du conflit, il est difficile de vérifier ces affirmations sur le terrain et de source indépendante.

La «dernière phase » de l’offensive de l’armée

Jeudi, Abiy Ahmed avait ordonné à l’armée d’enclencher la « dernière phase » de l’intervention démarrée le 4 novembre, en ciblant Mekele, fief des dirigeants du TPLF. Durant 48 heures, rien n’a filtré sur la situation sur place. Mais samedi, les autorités tigréennes ont déclaré que des « tirs à l’arme lourde » avaient touché la capitale régionale, où elles sont retranchées.

Les tensions entre le Premier ministre et le TPLF, qui a dominé pendant près de trois décennies l’appareil politique et sécuritaire de l’Éthiopie, n’ont cessé de croître depuis l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed en 2018. Elles ont culminé avec l’organisation au Tigré en septembre d’un scrutin régional qualifié « d’illégitime » par Addis Abeba, puis avec l’attaque début novembre de deux bases de l’armée fédérale attribuée aux forces du TPLF, ce que dément ce dernier.

Selon un observateur de l’International Crisis Group, William Davison, « les prochains enjeux clés sont de savoir quelles intentions et quelles capacités les forces tigréennes ont à continuer la résistance armée ». Cet expert s’interroge aussi sur la façon dont les Tigréens vont « réagir face au gouvernement provisoire qui va être installé (par Addis Abeba NDLR) ».

Aucun bilan précis des combats n’est jusqu’ici disponible, mais l’ICG estimait vendredi que « plusieurs milliers de personnes sont mortes dans les combats ». (LeParisien)

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