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NIGERIA. 10 000 personnes sont mortes en détention depuis 2011

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FILE- In this Feb. 12, 2016, file photo, men who were detained by Nigeria army who have no links to Boko Haram sit under a canopy before their release at the Giwa military barracks in Maiduguri, Nigeria. Babies and children are among scores of people dying in military detention at the notorious Nigerian Giwa military barracks where soldiers illegally hold suspected Islamic extremists, Amnesty International charged Wednesday, May 11, 2016. (AP Photo/Jossy Ola, File)

Dans un rapport de 67 pages publié ce mardi 8 décembre, Amnesty International Nigeria s’alarme du sort des personnes âgées confrontées aux violences de Boko Haram et de l’armée nigériane dans l’état de Borno, au nord-est du pays. Ce rapport décrit la double peine pour cette population, persécutée par les djihadistes et victimes des exactions de l’armée. Une population totalement invisibilisée ,selon ce rapport intitulé « Mon coeur saigne : la vie des personnes âgées face au conflit, au déplacement et à la détention dans le nord est du Nigeria ».

Le traitement subi par les personnes âgées dans l’État de Borno s’apparente à « des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité », selon Joanne Mariner, directrice sur les situations de crise à Amnesty International. 

Lorsque les populations fuient leurs villages, menacés par l’avancée des djihadistes, les personnes âgées restent souvent sur place, dans l’espoir de continuer à cultiver leurs champs pour se nourrir. Mais « beaucoup d’entre elles sont mortes de faim chez elles ou y ont été massacrées» selon le rapport d’Amnesty. 

Trop faibles pour fuir, « de nombreuses personnes âgées à mobilité réduite » ont « été abattues ou gravement blessées par des soldats qui mitraillaient les maisons », indique les recherches de l’ONG. « D’autres ont été brûlées vives […] lorsque l’armée a incendié des villages », soupçonnées de soutenir le groupe Boko Haram. 

Conditions épouvantables d’enfermement

Amnesty International s’est entretenu avec des hommes et des femmes qui ont été arrêtés puis « détenues illégalement dans des conditions particulièrement inhumaines, pour des périodes allant de quatre mois à cinq ans », alors qu’ils fuyaient les zones contrôlées par Boko Haram.

L’ONG estime que 10 000 personnes sont mortes en détention depuis 2011, dans la sinistre caserne de Giwa, à Maiduguri et dans d’autres lieux de détention de l’armée. Les hommes âgés sont sureprésentés, puisqu’ils compteraient pour 15 % à 25 % des décès, liés aux « conditions épouvantables » d’enfermement. (rfi.fr)

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