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ÉTHIOPIE. Des hommes armés tuent « plus de 100 personnes » dans l’ouest du pays

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EDITORS NOTE: Graphic content / -- AFP PICTURES OF THE YEAR 2020 -- This photograph taken on November 21, 2020 shows a man reacting as he stands near a ditch in the outskirts of Mai Kadra, Ethiopia, that is filled with more than 20 bodies of victims that were allegedly killed in a massacre on November 9, 2020. A local youth group aided by police and militia killed at least 600 people in a "rampage" during the first week of fighting in Ethiopia's northern Tigray region, the national rights watchdog said on November 24, 2020. The massacre in the town of Mai-Kadra is the worst-known attack on civilians during Ethiopia's ongoing internal conflict pitting federal forces against leaders of Tigray's ruling party, the Tigray People's Liberation Front (TPLF). Some Tigrayan refugees from Mai-Kadra who have fled across the border to Sudan blame government forces for killings there. Amnesty International previously reported that "scores, and likely hundreds, of people were stabbed or hacked to death" in the November 9 attack in Mai-Kadra. But November 24, 2020's report from the Ethiopian Human Rights Commission (EHRC) provides a more detailed account, accusing the Tigrayan youth group known as "Samri" of targeting non-Tigrayan seasonal labourers working on sesame and sorghum farms in the area. The EHRC is a government-affiliated but independent body whose chief commissioner, Daniel Bekele, was appointed by Prime Minister Abiy Ahmed. - / AFP / EDUARDO SOTERAS

Des hommes armés ont tué plus de 100 personnes dans une attaque mercredi dans l’ouest de l’Ethiopie, a indiqué la Commission éthiopienne des droits de l’Homme.

Plus de 100 personnes ont été tuées par des tirs perpétrés par des hommes armés dans la région de Benishangul-Gumuz, a informé la Commission éthiopienne des droits de l’Homme (EHRC) dans un communiqué, mercredi.

Cet organisme indépendant, rattaché au gouvernement, a également indiqué avoir reçu de la part de rescapés « des preuves photographiques inquiétantes » de cette attaque perpétrée avant l’aube sur des « habitants en train de dormir » dans la zone de Metekel, dans l’ouest de l’Éthiopie, et qui s’est poursuivie jusqu’à mercredi après-midi.

Au moins 36 autres personnes ont été traitées pour des blessures, notamment par balles, dans un hôpital de Bulen, situé à environ 90 km du lieu de l’attaque, a précisé la Commission.

« Outre les dommages infligés à la vie des gens et à leur corps, les cultures ont été incendiées. Une victime nous a dit avoir vu 18 incendies », a indiqué l’organisme dans son communiqué. Il n’y avait « ni police ni forces de sécurité » stationnées dans la zone à ce moment-là. Des forces armées avaient été envoyées dans la zone mardi pour calmer des tensions mais elles étaient reparties peu après.

Certaines des victimes de l’attaque ont indiqué qu’elles connaissaient les assaillants, a ajouté la Commission, précisant qu’une aide humanitaire serait envoyée dans la région pour aider les personnes déplacées et blessées.

Attaques ethniques

La région abrite des habitants des ethnies shinasha, oromo et amhara, selon la Commission. L’ethnie amhara est la deuxième plus nombreuse du pays. Cette attaque est la dernière d’une série sanglante ces derniers mois.

En octobre, douze civils avaient été tués dans la même région. Et la Commission éthiopienne des droits de l’Homme avait déjà rapporté la mort, le 25 septembre, de quinze civils, dans cette même zone de Metekel, qualifiant les violences d' »assassinats ciblés ».

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a attribué en octobre les récentes violences dans l’ouest à des combattants entraînés au Soudan, et appelé Khartoum à stabiliser la région frontalière soudanaise du Nil-Bleu, où selon lui sont entraînés et armés ces combattants. Jusqu’ici les autorités d’Addis Abeba s’étaient peu exprimées sur les moteurs de la violence dans l’État de Benishangul-Gumuz, que des dirigeants de l’opposition ont attribuée à des facteurs ethniques.

Des hommes politiques d’opposition, surtout issus de la communauté amahra, tirent depuis des semaines le signal d’alarme sur ce qu’ils qualifient de campagne ciblée menée par des milices ethniques gumuz contre les Amhara et les Agew vivant dans la zone de Metekel. Selon eux, plus de 150 civils ont péri dans ces attaques, des chiffres qui n’ont pu être confirmés de manière indépendante.

Ces violences montrent que l’ouverture prônée par le Premier ministre Abiy Ahmed a libéré des ambitions territoriales locales et d’anciens différends intercommunautaires, qui ont débouché sur des violences meurtrières dans de nombreuses régions du pays.

Le Premier ministre, prix Nobel de la paix en 2019, a par ailleurs lancé début novembre une offensive militaire dans la région dissidente du Tigré. Aucun bilan précis du conflit au Tigré n’est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50 000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63 000 à l’intérieur de la région, selon l’ONU. (L’Express)

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