mardi, mai 7, 2024
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Détenue en Iran, Fariba Adelkhah est élue « femme scientifique de l’année »

L’anthropologue, emprisonnée en Iran depuis un an et demi, s’est vue décerner le prix Irène Joliot-Curie qui salue en France l’œuvre des femmes dans les sciences et la technologie.

Elle ne pourra pas assister à la remise du prix, sans doute la nouvelle ne lui est même pas parvenue. Pourtant, l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, détenue à Téhéran depuis 18 mois, a été élue « femme scientifique de l’année » et s’est vue décerner le prix Joliot-Curie. Attribué par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, il récompense « l’ensemble de ses travaux de recherche en anthropologie et science politique ».  

« La remise du prix Irène Joliot-Curie à notre collègue vient opportunément rappeler son intégrité professionnelle. Puisse ce message être entendu par les autorités iraniennes ! » a commenté son comité de soutien. Spécialiste du chiisme (branche de l’islam) et de l’Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, Fariba Adelkhah été arrêté le 5 juin 2019 à Téhéran avec son compagnon Roland Marchal.

La chercheuse, née en Iran en 1959 et vivant en France depuis 1977, a été condamnée le 16 mai à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et « propagande contre le système ». Des accusions montées de toutes pièces, selon son comité de soutien. Après avoir été détenue en prison, elle est désormais assignée à résidence surveillée, sous le contrôle d’un bracelet électronique. Son compagnon, lui, a été libéré en mars dans le cadre d’un échange de prisonniers. 

Diplomatie des otages

Les arrestations d’étrangers, en particulier les binationaux, se sont multipliées en Iran ces dernières années. Récemment, l’universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert, qui avait par ailleurs entamé une grève de la faim avec Fariba Adelkhah, a été libérée grâce à un échange de prisonniers.

À cette occasion, la directrice de Human Right Watch en Australie avait vivement critiqué, dans un communiqué, les manoeuvres diplomatiques iraniennes : « Il y a un schéma clair : le gouvernement iranien détient arbitrairement des étrangers ou des bi-nationaux pour les utiliser comme monnaie d’échange avec les autres états. » La détention de Fariba Adelkhah avait suscité la colère de Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères. Pas suffisant pour la faire libérée… (elle)

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