À Sérignan, Paris, Ouagadougou, Cotonou, New York ou dans le monde entier, en salles ou en plein air, sur des cimaises ou accrochés sur des grilles, pendant ce mois de janvier, où sont prévus les rendez-vous phares de la culture africaine ? Voici 21 propositions pour ce début 2021. Et n’hésitez pas à nous envoyer vos « incontournables » pour cette année à l’adresse rfipageculture@yahoo.fr.
A l’heure actuelle, on ne sait pas encore, si les musées en France rouvriront vraiment le 8 janvier. En tout cas, l’artiste ghanéen et Lion d’or de Venise, El Anatsui, avait déjà tout préparé pour l’ouverture initialement prévue le 16 décembre de sa carte blanche à la Conciergerie de Paris. En quête de liberté a été conçu comme l’ouverture emblématique de la Saison Africa 2020 et ses plus de 200 événements en France pour « regarder et comprendre le monde d’un point de vue africain ». Il s’agit également de la première exposition personnelle de cet artiste extraordinaire en France.
Egalement en attente du feu vert gouvernemental, Le Père de Nafi, dont la sortie dans les salles en France était initialement prévue le 6 janvier. Un petit bijou cinématographique du réalisateur sénégalais Mamadou Dia, Léopard d’or du Festival international du film de Locarno et également primé par le prix du public au festival Vues d’Afrique au Québec.
Malgré la fermeture des musées devrait s’ouvrir, du 6 au 27 janvier, une exposition photographique sur les grilles de la tour Saint-Jacques à Paris. Un parcours en images sur les enjeux de la société congolaise. Congo in Conversation est le résultat d’un ambitieux projet collaboratif, coordonné par le photographe Finbarr O’Reilly.
Du 7 au 10 janvier, à Ouagadougou, le 6e Soko Festival réunit plus d’une vingtaine de musiciens et d’artistes de Burkina Faso sous le thème Sourire à la vie, avec des participants de Burkina Faso, Mali, Congo, Niger, Nigeria.
Le 29e Festival Suresnes Cités Danse (8 – 31 janvier), en région parisienne, a prévu d’ouvrir ses portes avec One shot, du chorégraphe Ousmane Sy, l’un des grands représentants français en house dance et en afro house, décédé brutalement la semaine passée et dont le style intègre des mouvements inspirés des danses traditionnelles africaines. Une création exclusive et 100% féminine avec huit femmes puissantes se partageant la scène, sur un mix musical de house dance et d’afrobeat.
Et au Maroc, vous avez encore jusqu’au 10 janvier pour profiter de l’exposition Welcome Home Vol. II du Musée d’art contemporain africain Al Maaden de Marrakech. A partir de sa collection de plus de 2 000 œuvres, le MACAAL promet « une expérience esthétique inédite et captivante », avec un nouveau regard sur la création contemporaine du continent africain, grâce aussi à son intérêt particulier pour les nouveaux médiums.
Comment construire « une relation forte et débarrassée des stigmates du passé entre les États africains et la France », s’interroge l’exposition Distance Ardente au Musée régional d’art contemporain Occitanie (MRAC), programmée jusqu’au 21 mars. Sous l’égide du commissaire marocain Hicham Daoudi, il s’agit de mesurer la distance « qui sépare la France et les populations du continent africain ».
Le 13 janvier devrait sortir dans les salles en France le nouveau film de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania. L’homme qui a vendu sa peau raconte l’histoire d’un réfugié syrien obligé de conclure un pacte faustien avec un artiste contemporain.
Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse présentent L’Afrique dans tous ses états d’art. Jusqu’au 30 mai, Au-delà des Apparences rassemble des artistes africaines qui partagent des interrogations sur la transmission dans les sociétés contemporaines qui, au-delà de l’Afrique, trouvent des résonnances en France et dans le reste du monde. Le point de départ poétique de l’exposition est une réflexion du cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambéty.
Du 14 janvier au 3 avril, le Comœdia Espace d’Art à Brest, en Bretagne, propose Visions d’Afrique. Une exposition sur la place de la création africaine contemporaine et aux regards croisés.
Le musée d’art moderne de Paris (MAM) propose à partir du 22 janvier l’exposition The Power of My Hands. Afrique(s) : artistes femmes. Des œuvres réalisées par seize artistes femmes issues de plusieurs pays africains anglophones et lusophones, ou de la diaspora, offrant un aperçu d’une scène artistique contemporaine africaine peu présentée en France. Une parmi de très nombreuses propositions de la Saison Africa 2020, organisée jusqu’à juillet 2021 en France.
Le 23 janvier est attendue la grande inauguration de la Bourse de Commerce de Paris, transformée par l’architecte Tadao Ando. Située au cœur de la capitale française, cette nouvelle institution phare de l’art contemporain accueillera sur 6 800 mètres carrés une partie des 10 000 pièces de la collection du milliardaire et mécène François Pinault. Reste à savoir quelle place sera faite aux œuvres d’artistes africains.
Vous avez jusqu’au 31 janvier, pour envoyer votre manuscrit pour la 2e édition du prix littéraire Voix d’Afriques, initié par RFI et les éditions JC Lattès pour faire émerger les jeunes auteurs et auteures de langue française du continent africain. Le roman lauréat sera désigné en mars prochain pour une publication prévue en septembre. Le lauréat bénéficiera également d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris, partenaire du prix. Qui sera le successeur d’Abobo Marley, lauréat du prix 2020 ?
Entre le 18 et 24 janvier, le Festival international documentaire (FIPADOC) à Biarritz promet « des œuvres d’exception sélectionnées aux quatre coins du monde », donc certainement aussi des films venus d’Afrique.
Jusqu’au 23 janvier, vous pouvez découvrir les Artistes du Monde, une exposition à l’Institut français de Cotonou. Le commissaire Dominique Zinkpé a réuni une dizaine d’artistes plasticiens contemporains du Bénin pour investir les champs de la peinture, de la sculpture, de la photographie, des installations, de l’art vidéo…
Prolongée suite au confinement, vous avez encore jusqu’au 5 juillet pour visiter la grande exposition Kinshasa Chroniques à la Cité d’architecture et du patrimoine à Paris. 70 artistes kinois font vibrer leur imaginaire pour nous faire entendre l’énergie créative et les soubassements de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Une œuvre artistique collective sous forme de chroniques.
Le 24 janvier aura lieu la Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante (JMCA), proclamée par l’Unesco en 2019. L’idée est de promouvoir toutes sortes d’événements liés à la culture africaine et afrodescendante, indispensable pour le développement du continent et pour l’humanité en générale.
La galerie parisienne Magnin-A présente encore jusqu’au 20 février une exposition de très jeunes artistes africains. Le Congolais Hilary Balu, 28 ans, a mis en scène dans sa dernière série, Voyage vers Mars, de façon métaphorique la tragédie de la migration contemporaine. Quant au Nigérian Joseph Obanubi, cet artiste multimédia était en finale du Contemporary African Photography Prize 2019 avec Techno Heads, et il a remporté le prix du British Council pour artistes émergents au Nigeria en 2019.
Du 29 janvier au 6 février se déroule le Festival international du court de Clermont-Ferrand, dans le centre de la France. En attendant de savoir s’il y aura des films africains dans la compétition 2021 du plus grand festival du monde dédié aux courts métrages, on peut se déjà réjouir de la sélection spéciale « Regards d’Afrique » qui offre toujours une découverte de jeunes cinéastes africains donnant « le ton d’une Afrique nouvelle ».
Arte del mar (« L’Art de la mer ») est intitulée l’exposition que la Metropolitan Museum à New York vient d’inaugurer sur les échanges artistiques sur le bord de la mer des Caraïbes avant le XVIe siècle entre les civilisations des Taíno de l’archipel des Antilles et leurs puissants pairs sur le continent. C’est la première exposition du Met à considérer les Caraïbes comme sa propre zone de contact. Les œuvres d’art présentées jusqu’au 27 juin célèbrent les traditions ancestrales de la région, et un tableau du XXe siècle réalisé par un artiste afro-caribéen explore leur héritage durable.
Jusqu’au 2 mai, le musée d’art contemporain Zeitz Mocaa au Cap, en Afrique du Sud, présente Waiting for Gebane, une rétrospective de l’artiste sud-africain Senzeni Marasela. L’exposition retrace des thèmes importants dans sa pratique, notamment en ce qui concerne l’alter ego de l’artiste, Theodorah. Inspirée par sa mère, elle explore le rôle des femmes noires travaillant en Afrique du Sud, soumises aux effets dévastateurs de la migration, du patriarcat et de l’apartheid. (rfi)