Alors que tous les regards seront braqués mercredi sur la Chambre des représentants où l’acte d’accusation contre Donald Trump pour « incitation à l’insurrection » pourrait être voté en quelques heures, l’ambassadrice américaine à l’ONU se rendra au même moment à Taïwan pour une visite de trois jours. Kelly Craft devrait rencontrer la présidente Tsai Ing-wen à Taïpeh, ainsi que le ministre taïwanais des affaires étrangères, Joseph Wu. Il s’agit de la troisième visite d’un officiel américain sur l’île depuis le mois d’août mais la plus importante en termes de protocole.
Une « folle provocation »
Les autorités chinoises demandent aux Etats-Unis de renoncer à cette « folle provocation » à moins de « payer un prix conséquent pour cette initiative malheureuse ». « Toute action qui va à l’encontre des intérêts suprêmes de la Chine est vouée à l’échec et se heurtera à une contre-attaque », a prévenu le porte-parole de la diplomatie chinoise.
Le secrétaire d’Etat sortant, Mike Pompeo, avait d’ores et déjà annoncé ce week-end que les Etats-Unis souhaitaient mettre fin à la doctrine d’interdiction de contacts officiels avec Taïwan, ce qui place l’équipe diplomatique de Joe Biden en porte-à-faux sur ce dossier ultra-sensible, à quelques jours de son installation à la Maison Blanche et au Département d’Etat. Washington n’a pas de relation diplomatique avec Taïwan et le gouvernement de Taïpeh n’a pas de représentation aux Nations Unies.
Une fervente supportrice de Donald Trump
Kelly Craft avait effectué ses débuts diplomatiques aux Nations Unies sous la présidence de George W. Bush. Très active pour soutenir la candidature de Donald Trump en 2016 avec des donations se montant à deux millions de dollars, elle avait été nommée, dans la foulée de la victoire républicaine, ambassadrice au Canada, puis en 2019 aux Nations Unies.
Mariée en troisièmes noces à un milliardaire de l’industrie charbonnière, elle s’était récusée d’elle-même de tous les votes concernant la lutte contre le réchauffement climatique. Ardente défenseuse d’Israël et de Taïwan, elle n’avait pas démissionné de son poste au lendemain de la victoire de Joe Biden comme l’usage le requiert en cas de défaite du président sortant. (lejjd)