Au Nigeria, comme sur le reste du continent, l’investiture de Joe Biden apporte l’espoir d’un regain d’intérêt pour la diplomatie africaine à la Maison Blanche alors que le mandat de Donald Trump avait été marqué par un repli des États-Unis et l’affaiblissement des grandes organisations internationales, dont l’Afrique bénéficie largement. C’est bien une nouvelle ère qui s’ouvre selon le président Muhammadu Buhari, qui s’est dit « pressé de travailler avec Joe Biden ».
L’investiture de Joe Biden et Kamala Harris fait renaître « l’espoir et l’optimisme », assure le communiqué de la présidence nigériane, qui souhaite une collaboration « positive » avec la nouvelle administration américaine.
Comme un symbole de cette nouvelle ère, un titre du chanteur nigérian Burna Boy faisait partie des chansons sélectionnées pour accompagner la cérémonie.
Un motif de fierté supplémentaire pour le Nigeria, alors que plusieurs personnalités issues de la diaspora ont été promues autour du nouveau chef de l’État américain :
L’ancien président de la fondation Obama, Adewale « Wally » Adeyemo – qui est né au Nigeria et a grandi dans le sud de la Californie – a notamment été choisi pour occuper le poste de secrétaire adjoint au Trésor des États-Unis. S’il est confirmé à ce poste, il sera le premier Afro-Américain à diriger le ministère des Finances de la première puissance économique mondiale.
La jeune Osaremen Okolo, 26 ans, née aux États-Unis de parents nigérians a quant à elle été nommée au poste de conseillère dans l’équipe de riposte au Covid-19.
Certains au Nigeria espèrent aussi que l’arrivée de Joe Biden au pouvoir permettra d’accélérer la nomination de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC, l’Organisation mondiale du Commerce. En compétition avec la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, la Nigériane a le soutien de l’Europe et de l’Afrique, mais n’avait pas celui des États-Unis.
Et bien sûr que la refonte de la politique d’immigration américaine bénéficiera aux Nigérians, visés par les importantes restrictions imposées durant le mandat de Donald Trump. En janvier 2020, les États-Unis ont ajouté trois pays africains, le Nigeria, le Soudan et la Tanzanie, à la liste des pays inclus dans le décret anti-immigration promulgué en 2017 par Donald Trump. (rfi)