Emmanuel Macron est intervenu ce jeudi 4 février devant le « think tank » américain Atlantic Council à l’occasion du lancement de son centre européen. Il a évoqué le soutien de la France à toute initiative des États-Unis pour renouer le dialogue avec l’Iran et la Russie.
La France soutiendra toute initiative des États-Unis pour renouer le dialogue avec l’Iran. Voilà le message d’Emmanuel Macron devant le think tank américain Atlantic Council. Le président français avait tenté, sans succès, de faire reprendre le dialogue entre les États-Unis de Donald Trump et l’Iran lors d’un sommet du G7 à Biarritz en août 2019 ou en marge de l’Assemblée générale de l’ONU la même année.
Emmanuel Macron espère un changement sous l’administration Biden et l’a fait savoir : « Je ferai tout mon possible pour soutenir toute initiative américaine pour réengager un dialogue exigeant. Je serai là, comme je l’étais il y a deux ans, et il y a un an et demi, pour tenter d’être un facilitateur honnête et engagé dans ce dialogue. Le président Biden a un rôle essentiel à jouer. D’abord parce que l’Iran est beaucoup plus proche d’accéder à la bombe nucléaire aujourd’hui qu’avant la signature de l’accord iranien en juillet 2015. Nous devons régler également la question des missiles balistiques et la question de la stabilité de la région. C’est l’ensemble de ces questions que nous devons aborder maintenant. Parce que c’est le bon moment. Et nous devons trouver le moyen d’impliquer dans ces discussions l’Arabie saoudite et Israël, parce qu’ils font partie des partenaires clés de la région et sont directement concernés par l’issue de ces discussions. Il est impossible de régler la situation sans être sûr que tous ces pays sont à l’aise avec ce nouveau calendrier. Mais je soutiendrai tout réengagement du dialogue ».
Une rupture avec l’administration Trump souhaitée
Jeudi 4 février, le président américain Joe Biden a insisté sur sa volonté de marquer la rupture avec Donald Trump face à Moscou. Un positionnement partagé par le président français, qui, dans le même temps, a également plaidé pour le dialogue avec la Russie. Il a insisté, devant le think tank américain, sur le fait que ce dialogue devait être renoué même après l’emprisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny, une décision de Moscou que le président français a, à nouveau, condamnée. « Je pense qu’il s’agit d’une énorme erreur, même pour la stabilité de la Russie aujourd’hui. Le cas Navalny est une affaire très grave, nous avons décidé de sanctions, je regrette et je condamne cette décision. Alors pourquoi dans un tel contexte ai-je choisi de rouvrir les canaux de discussions avec la Russie ? En réalité, je défends ce dialogue. Je crois qu’il faut faire face à son histoire et à sa géographie. La Russie fait partie de l’Europe et je pense qu’il est très important, quoi qu’il se passe, d’ancrer la Russie dans cette grande partie du monde. Il est impossible d’avoir la paix et la stabilité en Europe, en particulier à nos frontières aujourd’hui, si l’on n’est pas en mesure de négocier avec la Russie. Si vous engagez en permanence le dialogue, vous pouvez obtenir quelques résultats, mais au moins vous évitez des divergences plus fortes. Cela va prendre des années, peut-être des décennies, mais nous avons besoin de ce dialogue pour la paix et la stabilité européenne ». (RFI)