Des peines de vingt à trente ans de réclusion criminelle ont été requises lundi 15 février devant la cour d’assises spéciale de Paris à l’encontre de trois djihadistes soupçonnés d’avoir projeté un attentat à Paris en décembre 2016.
« Ces trois hommes avaient été missionnés pour être des opérationnels de l’État islamique? Des hommes de confiance? De toute évidence, l’opération (qu’ils préparaient) était imminente », ont affirmé les avocats généraux du Parquet national antiterroriste (Pnat) dans un réquisitoire qui a duré plus de quatre heures.
Le « soldat le plus fidèle » de l’État islamique
Les représentants du Pnat ont réclamé respectivement vingt et vingt-deux ans de réclusion à l’encontre de deux Strasbourgeois, Hicham Makran et Yassine Bousseria, tous deux âgés de 41 ans, et la peine maximum de trente ans de réclusion contre le Marocain Hicham El-Hanafi, 30 ans, qualifié de « soldat le plus fidèle » de l’État islamique. Pour ce dernier, l’accusation a demandé une interdiction définitive du territoire français à l’issue de sa peine.
Toutes les peines requises doivent être assorties d’une période de sûreté des deux tiers, ont souhaité les avocats généraux. Jugés depuis le 1er février pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », les trois hommes encourent trente ans de réclusion.
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L’opération Ulysse
Tous les trois avaient été arrêtés en novembre 2016, à quelques heures d’intervalle, à Marseille et Strasbourg, à l’issue d’une audacieuse opération de cyberinfiltration de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sein de l’organisation djihadiste.
« L’opération Ulysse (du nom de l’agent de la DGSI ayant infiltré les réseaux de l’EI, NDLR) a été l’opération judiciaire la plus ambitieuse de la France en matière d’antiterrorisme », s’est félicité Benjamin Chambre, l’un des avocats généraux.
L’arrestation des trois accusés « a permis de déjouer une action coordonnée à l’arme de guerre, fomentée par l’État islamique depuis Raqqa », en Syrie, a-t-il souligné. Les six défenseurs des accusés s’exprimeront mardi. Le verdict est attendu mercredi. (LePoint)