Accueil AFRIQUE CENTRAFRIQUE. La CPI, les deux portraits de Patrice-Edouard Ngaïssona

CENTRAFRIQUE. La CPI, les deux portraits de Patrice-Edouard Ngaïssona

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La première phase du procès de Patrice-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité s’est terminée ce jeudi 18 février à la Cour pénale internationale. Trois jours d’audience durant lesquels chacun a donné sa « déclaration liminaire » et introduit les arguments, preuves et témoignages qu’il développera au cours de la prochaine étape, à compter du 15 mars.

Pour le parquet, aucun doute : Patrice-Edouard Ngaïssona était un chef politique incontestable des anti-balakas, un des principaux relais de l’ancien président François Bozizé, dont il partageait le plan de reprendre le pouvoir par les armes.

Homme d’affaires riche et influent, il aurait financé, armé, structuré, donné des ordres aux milices, dont celle d’Alfred Yekatom, qui a semé la terreur au marché Boeing, à Bossangoa, ou encore dans la préfecture de Lobaye sur l’axe PK9-Mbaïki. Des exactions visant en particulier les musulmans et longuement décrites par l’accusation.

« Ngaïssona n’était qu’une voix et un visage des anti-balakas »

Une version soutenue par les avocats des victimes, plus de 1 400 recensées, nombreuses à subir encore aujourd’hui les conséquences des violences de l’époque, en particulier les déplacés et les réfugiés.

Pour l’avocat de Patrice-Edouard Ngaïssona, en revanche, le parquet a une interprétation erronée des actions de l’ancien ministre. Il s’est « précipité », dit-il, sur des éléments « qui ne tiennent pas ». La preuve, selon lui : plus de 60 témoins qui le dédouanent ont été écartés.

La défense ajoute que Patrice-Edouard Ngaïssona n’était qu’une voix et un visage des anti-balakas, qu’il n’avait aucun contrôle sur ces groupes multiples, nés de manière « spontanée, désordonnée, sans chefs politiques », qui ne forment pas une « organisation » telle que définit par le statut de la Cour. « Impossible » de le condamner au-delà de tout doute raisonnable, conclut-il.

La défense d’Alfred Yekatom prendra, elle, la parole à la reprise des audiences le 15 mars prochain, lorsque débuteront la présentation des preuves et les auditions des témoins. (Rfi)

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