Des heurts entre la police et des manifestants qui participaient au concert des casseroles pour exiger l’allègement des décisions du gouvernement contre la propagation du Covid-19 ont fait deux morts jeudi soir.
Chaque soir dès 20 heures, les Gabonais sont invités à se mettre devant les portes ou fenêtres et à taper sur une casserole durant 5 minutes. Ce mouvement non violent a été lancé pour protester contre les mesures gouvernementales visant à endiguer la propoagation du coronavirus. Mais jeudi, des jeunes sont sortis dans la rue et la situation a dégénéré en affrontements avec la police.
« Des groupes de personnes ont violé le couvre-feu mis en place pour protéger la population contre l’épidémie de Covid-19, a expliqué le procureur de la République, André Patrick Roponat. Ces personnes, en grand nombre, ont érigé des barricades sur la voie publique et brûlé des pneus, entravant ainsi la circulation. Alertés par les habitants des quartiers, les forces de l’ordre se sont aussitôt rendues sur les lieux et ont essuyé des jets de projectile de la part de ces personnes devenues hostiles. Des agents en sont sortis avec des blessures. »
Dans ce contexte, deux hommes ont été blessés par balles et n’ont pu être sauvés malgré leur transport à l’hôpital, a poursuivi le procureur de la République, ajoutant que le parquet avait ouvert une enquête judiciaire pour élucider les circonstances de leur décès. « Les premiers éléments de l’enquête révèlent qu’un véhicule de type Toyota Prado a été vu sur les lieux avec des personnes portant des cagoules et qui ont ouvert le feu. Des autopsies vont être pratiquées sur les corps des victimes et un point sur l’avancée de l’enquête sera fait en temps utile. »
Le Gabon a rallongé il y a une semaine son couvre-feu, le faisant commencer dès 18h au lieu de 20h et a interdit les entrées et sorties de la capitale vers les provinces, afin d’enrayer une « hausse inquiétante » des cas de Covid-19. (Rfi)