Depuis le 8 février, l’opposition ne reconnaît plus la légitimité du président sortant, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo », après l’expiration de son mandat officiel et le report de l’élection présidentielle. Depuis, des incidents armés ont eu lieu à Mogadiscio vendredi, les tentatives de pourparlers ont échoué et la communauté internationale s’inquiète.
La pression s’accroît chaque jour un peu plus sur le président Farmajo.
La coalition de ses principaux rivaux à la présidentielle, dont deux de ses prédécesseurs, demandent désormais sa mise à l’écart de toute future négociation sur le processus électoral.
Toujours unis dans leur radicalité, dans une lettre à l’ambassadeur britannique à l’ONU dimanche, ils disent que « la confiance est rompue », surtout après les affrontements armés de vendredi, au sujet desquels ils accusent Farmajo d’avoir tenté d’assassiner plusieurs d’entre eux et d’avoir voulu « utiliser la force militaire pour se maintenir illégalement au pouvoir ».
Le président du puissant État semi-autonome du Puntland quant à lui a fait un long discours télévisé sur la situation politique dimanche soir, appelant les Somaliens à refuser « la dictature ». Plus tôt l’État stratégique du Jubaland, frontalier du Kenya, avait pressé Farmajo de présenter ses excuses pour « l’attaque » de vendredi et demandé officiellement qu’il ne soit pas impliqué dans le futur processus électoral.
C’est sur cette impasse qu’à New York, l’envoyé spécial de l’ONU James Swan et le représentant de l’Union africaine Francisco Madeira feront un point lundi, à l’adresse des membres du Conseil de sécurité.
Et après l’ONU, l’UA, l’Igad et les États-Unis, la Turquie, l’un des principaux bailleurs de fonds de la Somalie, a exprimé dimanche son « inquiétude » et demande aux acteurs politiques de résoudre pacifiquement leur différend. (Rfi)