jeudi, mai 2, 2024
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En Afghanistan, les attaques contre les femmes journalistes se multiplient

C’est un sombre rappel de la violence à laquelle les femmes s’exposent en faisant leur travail en Afghanistan. Mardi, la photo de deux femmes journalistes assassinées, gisant sur le sol dans une flaque de sang, a largement circulé sur Internet. Saadia Sadat et Shahnaz Raufi quittaient les bureaux de la chaîne privée Enikas TV, à Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan, pour rentrer chez elles, quand elles ont été abattues par un homme armé. A quelques minutes d’intervalle, une autre de leurs collègues, Mursal Wahidi, a été assassinée dans les mêmes circonstances, alors qu’elle venait de quitter la rédaction. Toutes les trois travaillaient au département de doublage d’Enikas TV.

Récemment diplômées de l’enseignement secondaire, elles avaient entre 18 et 20 ans. Selon Afghanistan Times, deux autres femmes ont été blessées le même soir. L’une d’entre elles a été hospitalisée et reste dans un état critique. «Ma petite sœur a été tuée. Je ne peux pas supporter ma douleur. [] Comment peut-on faire confiance et négocier avec les talibans s’est ému le frère de Shahnaz Raufi sur Twitter, interpellant directement le président afghan, Ashraf Ghani. Dans les premières heures après l’attaque, les autorités policières locales ont effectivement accusé les talibans, mouvement armé fondamentaliste islamiste. Le chef de la police provinciale, Juma Gul Hemat, a annoncé avoir arrêté un suspect lié au groupe armé. Du côté des talibans, un porte-parole a rapidement rejeté les accusations et nié toute implication.

Campagne d’assassinats ciblés

L’agence Reuters rapporte que l’Etat islamique a finalement revendiqué l’attaque de Jalalabad. Mais cette annonce n’a pas mis un terme à la dénonciation des violences dont sont responsables les talibans. Le groupe armé multiplie les attaques depuis le lancement des négociations avec les autorités afghanes, en septembre 2020. Et les civils sont leurs premières victimes. On leur attribue une campagne d’assassinats ciblés contre des militants des droits humains et des activistes commis en décembre. Parmi eux, Malalai Maiwand, une présentatrice de la chaîne Enikas TV, le même média que celui des trois jeunes femmes assassinées mardi.

Si le meurtre de Malalai Maiwand a été ensuite attribué à l’Etat islamique, il entretient un climat de terreur. Les journalistes sont l’une des principales cibles : des dizaines d’entre eux se sont réfugiées à Kaboul après avoir reçu des menaces quand ils travaillaient dans la province du Helmand, dans le sud du pays.

Le triple assassinat survient à un moment où les Etats-Unis s’interrogent sur l’avenir de leur présence militaire en Afghanistan. Lors de son mandat, Donald Trump avait promis de retirer toutes les troupes américaines en mai 2021. Mais le nouveau président, Joe Biden, pourrait décider de maintenir quelques milliers de militaires sur place, ce que réclame un rapport bipartisan du Congrès, publié le 3 février. Pour l’instant, l’administration affirme qu’aucune décision n’a été prise. (Libération)

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