Sept pays européens, dont le Danemark et la Norvège, jeudi, ont interrompu l’utilisation d’un lot d’un million de doses du vaccin AstraZeneca, envoyé à 17 pays de l’Union européenne, après avoir détecté des problèmes de circulation sanguine chez plusieurs personnes vaccinées.
Le vaccin AstraZeneca causerait-il des troubles de la circulation sanguine ? Par mesure de précaution, le Danemark a suspendu son utilisation à cause de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées, a annoncé son autorité sanitaire, jeudi 11 mars, venant allonger la liste des pays européens ayant déjà pris des mesures similaires.
Cette suspension intervient « après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin contre le Covid-19 d’AstraZeneca », a indiqué l’Agence nationale de la Santé, tout en soulignant qu' »à l’heure actuelle, on ne peut pas conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et les caillots sanguins ».
Le Danemark a suspendu momentanément l’usage de l’ensemble de ses vaccins AstraZeneca, alors qu’une enquête est en cours, suivi quelques heures plus tard par la Norvège également par mesure de précaution.
Cinq autres pays ont suspendu l’utilisation d’un lot
L’Autriche avait annoncé, en début de semaine, avoir cessé d’administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d’une infirmière de 49 ans qui a succombé à de « graves troubles de la coagulation » quelques jours après l’avoir reçu.
Quatre autres pays européens, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, avaient suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot, livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins.
Mercredi, une enquête préliminaire de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a souligné qu’il n’existait aucun lien entre le vaccin d’AstraZeneca et le décès survenu en Autriche.
En date du 9 mars, seulement 22 cas de thromboses avaient été signalés pour plus de trois millions de personnes vaccinées dans l’espace économique européen, selon l’agence européenne.
Pour Paris, il n’y a « pas lieu de suspendre » les injections du vaccin d’AstraZeneca en France, estime jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran. « Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade », a-t-il affirmé en conférence de presse, soulignant que ce risque n’était statistiquement pas plus fort chez les patients vaccinés avec AstraZeneca que chez les autres.
“Nous n’avons pas renoncé au vaccin AstraZeneca”
« Il est important de souligner que nous n’avons pas renoncé au vaccin AstraZeneca, mais que nous faisons une pause dans son utilisation », a indiqué le directeur de l’agence danoise, Søren Brostrøm, cité dans le communiqué.
Le Danemark indique avoir enregistré un décès d’une personne qui avait reçu le vaccin. Une enquête est en cours auprès de l’EMA.
« Il existe une documentation importante prouvant que le vaccin est à la fois sûr et efficace. Mais avec l’Agence danoise des médicaments, nous devons réagir aux informations faisant état d’éventuels effets secondaires graves, à la fois au Danemark et dans d’autres pays européens », a-t-il justifié.
Cette suspension, qui sera réévaluée d’ici deux semaines, chamboule le calendrier de la campagne d’immunisation danoise.
Copenhague prévoit désormais d’avoir vacciné sa population adulte mi-août, contre début juillet annoncé précédemment, indique l’autorité sanitaire. (France24/Afp)