lundi, mai 20, 2024
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MALI. Une frappe française a tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage, affirme l’ONU

D’après un rapport de l’ONU, une frappe aérienne conduite par l’armée française au Mali en janvier aurait tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage.

Une enquête de l’ONU conclut qu’une frappe aérienne conduite par l’armée française au Mali en janvier a tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage, et pas seulement des jihadistes, comme Paris a persisté à le dire mardi. Le rapport publié mardi par la Mission de l’Onu au Mali (Minusma) constitue la plus grave mise en cause d’une opération de la force antijihadiste Barkhane par les Nations unies depuis le début de l’engagement français au Sahel en 2013.

Le ministère français des Armées a de nouveau réfuté toute bavure. Il « maintient avec constance et réaffirme avec force » que « le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel » près de Bounti (centre). Il « émet de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue » et « ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve » contredisant sa version.

Le rapport, rédigé à partir des investigations de la Division des droits de l’Homme de la Minusma appuyée par la police scientifique de l’ONU, indique au contraire que le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire ». Une centaine d’hommes, des civils, étaient réunis à l’ombre des arbres pour célébrer un mariage qui avait eu lieu la veille dans les parages, séparément des femmes et des enfants selon la tradition locale, dit le rapport, qui s’appuie sur des dizaines d’entretiens. Parmi eux « se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la katiba Serma », appartenant au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), alliance jihadiste elle-même affiliée à Al-Qaïda.

« Préoccupations importantes »

Cette région aride de forêts clairsemées et de brousses surplombées d’un impressionnant massif rocheux est une zone d’activité et de refuge pour des groupes liés au Jnim mais aussi des jihadistes rivaux affiliés au groupe Etat islamique (EI). Le secteur, ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins, étaient à l’époque le théâtre d’une vaste opération antijihadiste, Eclipse, menée par Barkhane et ses partenaires locaux. Cinq soldats français venaient d’être tués au Mali entre fin décembre et début janvier. (Paris Match)

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