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Le sport anglais a lancé le boycott des réseaux sociaux

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De Manchester United à Lewis Hamilton, de nombreux clubs et sportifs anglais se mettent en mode silence quatre jours durant pour lutter contre la haine sur les réseaux sociaux.

Écran noir sur les réseaux sociaux: plusieurs sportifs et clubs, principalement anglais, ont lancé vendredi un mouvement de boycott prévu pour durer tout le week-end afin de protester contre les injures en ligne, notamment le racisme.

Le club de football de Manchester United, le septuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton, mais aussi la Fédération internationale de tennis et même l’UEFA: après les menaces depuis plusieurs semaines, le mouvement sportif est passé aux actes vendredi.

Les injures et insultes envers les joueurs sur les réseaux sociaux ont été multipliées par 4,5 depuis septembre 2019, a dénoncé vendredi Manchester United: 86% des publications visées comprenaient des injures racistes et 8% étaient homophobes ou transphobes. Les Mancuniens Anthony Martial et Marcus Rashford en ont notamment été les cibles.

Les Red Devils ont décidé de ne pas alimenter leur compte Facebook, Twitter et Instagram ce week-end en signe de protestation.

Jusqu’au 4 mai

Le club sera loin d’être le seul à se déconnecter. «À partir de 15h00 aujourd’hui (en Angleterre, depuis 16h en Suisse), nous allons arrêter d’alimenter nos réseaux sociaux et nous resterons silencieux jusqu’au mardi 4 mai», a décidé vendredi la Premier League anglaise.

«Nous prenons cette position, avec la communauté du football, pour lutter contre les injures en ligne et la discrimination sur les réseaux sociaux», a justifié l’organisation.

«Les injures en ligne doivent cesser. Les réseaux sociaux doivent en faire plus. #NoRoomForRacism #StopOnlineAbuse» a écrit sur Twitter la Premier League au début du mouvement.

William aussi

Le prince William, deuxième dans l’ordre de succession à la reine Elizabeth II et président (d’honneur) de la Fédération anglaise de football (FA) a annoncé se joindre «à la communauté entière du football» et arrêter ses activités sur les réseaux sociaux pour le week-end.

Manchester United, dont les joueurs ont été particulièrement visés, a récemment banni six fans, dont trois abonnés à l’année, accusés d’avoir insulté l’attaquant sud-coréen de Tottenham, Son Heung-min, sur les réseaux sociaux.

Mouvement global

D’autres organisations britanniques, comme les Fédérations de rugby ou de cyclisme, ainsi que les Fédérations anglaise et galloise de cricket se sont jointes au mouvement.

Plusieurs pilotes de Formule 1 ont également embrayé, dont le septuple champion du monde Lewis Hamilton, très engagé contre le racisme.

«En signe de solidarité avec le monde du football, mes réseaux sociaux resteront noirs ce week-end. La discrimination, en ligne ou non, n’a pas sa place dans notre société mais, depuis trop longtemps, il est facile pour quelques-uns de poster des messages de haine derrière leur écran. Un boycott ne va pas résoudre le problème en une nuit, nous devons appeler au changement, même si cela semble une tâche impossible. Le sport a le pouvoir de nous unir. N’acceptons pas les abus comme faisant partie du sport, mais soyons plutôt ceux qui font la différence pour les générations futures», a écrit le pilote sur ses réseaux sociaux.

Ses compatriotes du paddock, Lando Norris et George Russell, ont annoncé la même décision dans la matinée. Ils ont été suivis notamment par le Finlandais Valtteri Bottas, le Néerlandais Max Verstappen, le Monégasque Charles Leclerc, le Français Esteban Ocon…

Le tennis aussi

La F1 a déclaré jeudi soutenir le mouvement, sans y prendre part, mais d’autres instances internationales ont sauté le pas.

C’est le cas vendredi de la Fédération internationale de tennis (ITF) qui a pointé la responsabilité des plateformes. «Il est temps que les entreprises à la tête des réseaux sociaux prennent position et soutiennent les efforts du sport pour arrêter les injures, partout sur les réseaux sociaux», a déclaré l’ITF dans un communiqué, imité par les tournois du Grand Chelem de Roland-Garros et Wimbledon.

Jeudi, l’UEFA avait fait de même, son patron slovène Aleksander Ceferin déplorant qu’une «culture de haine» puisse «grandir dans l’impunité».

Le 11 février, dans une lettre ouverte au dirigeant de Twitter, Jack Dorsey, et à celui de Facebook, Mark Zuckerberg, les responsables du football anglais avaient appelé à prendre des mesures «pour des raisons de simple décence humaine». Twitter avait répondu qu’il n’entendait pas censurer les commentaires venant de comptes anonymes.

Les appels aux joueurs à se retirer des réseaux sociaux se sont multipliés ces dernières semaines. L’ex-attaquant d’Arsenal et des Bleus Thierry Henry avait annoncé fin mars se mettre en retrait jusqu’à ce que les plateformes en fassent davantage pour lutter contre le racisme et le harcèlement «toxiques». (Afp)

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