Au Sénégal, le calme est revenu, ce lundi matin 31 mai, en Casamance, dans le sud du pays. Hier, l’armée a effectué des bombardements aériens dans une zone à l’ouest de Cassolole, proche de la frontière avec la Guinée-Bissau. Ils visaient des éléments du mouvement séparatiste MFDC. Ce ratissage s’inscrit dans la droite ligne des opérations de l’armée menées dans la région, en janvier et février derniers.
Le commandant de la zone militaire numéro 5 avait prévenu lors de la reprise des bases du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) – les bases de Badiong et Sikoune – début février dernier: « Toute exaction commise sur les populations sera considérée comme une déclaration de guerre », avait dit le colonel Souleymane Kandé.
Suite à ces opérations au début de l’année, plusieurs bases avaient été démantelées mais aucun bilan humain ni arrestations n’avaient été annoncé à ce moment-là. Le commandant avait alors reconnu le risque que des responsables MFDC aillent « s’enkyster ailleurs ».
La zone ciblée, dimanche, près de Youtou, est en pleine forêt très dense, très touffue. Elle serait donc une base de repli pour ces rebelles délogés affiliés aux branches du MFDC dirigées par César Aoute Badiate et Ibrahima Kompasse Diatta. Ces derniers n’ont pas réagi publiquement pour l’heure. De nombreux villages du secteur sont désertés, depuis plusieurs années.
À souligner aussi que l’opération de dimanche fait suite à une attaque qui a eu lieu, la semaine dernière, contre les agents des Eaux et Forêts lors d’une patrouille pour lutter contre le trafic de bois. Un civil avait été tué.
À Dakar, la direction de la Communication de l’armée a simplement indiqué que les frappes de dimanche visaient à sécuriser des lieux pour permettre et accompagner le retour des populations, sans précisions sur la durée des opérations.
Aucun commentaire du côté de l’armée, en Guinée-Bissau, sachant qu’en février dernier, le colonel Souleymane Kandé avait parlé de « coopération opérationnelle » avec les militaires bissau-guinéens, dans cette zone frontalière.
On peut rappeler que cela fait maintenant 40 ans que ce conflit, avec les indépendantistes, secoue la Casamance, dans une situation de ni guerre ni paix, ces dernières années. Lors de son arrivée au pouvoir en 2012, le président Macky Sall avait relancé des négociations avec une branche du MFDC. Des discussions qui, jusqu’ici, n’ont pas abouti à un règlement définitif. (Rfi)