mardi, mars 19, 2024
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PEGASUS. Macron a une vision bien légère des obligations de sa fonction

On lui reprochait son manque de transparence, lui qui a refusé de dévoiler ses fiches de paie de l’Elysée et qui n’a pas publié de bulletin de santé, même quand il a été contaminé au Covid-19. Mais ô surprise, Emmanuel Macron a apparemment fait volte-face et s’est engagé en secret pour une transparence totale. Cette surprenante franchise, il est vrai, n’était pas destinée à informer les Français, les bénéficiaires en étant les services secrets marocains, et sans doute quelques autres encore ; mais au moins, c’est là un premier pas. Nous ne saurons peut-être jamais si les services secrets marocains ont réussi à aspirer tous les contenus du portable d’Emmanuel Macron, mais nous en savons déjà assez pour comprendre que ce président, comme ses prédécesseurs, a une vision bien légère des obligations de sa fonction. Dès 2007, les services avaient demandé à interdire les portables à l’Elysée. Imagine-t-on Vladimir Poutine, ancien colonel du KGB, parler à ses conseillers sur son iPhone ? Vous savez que c’est fort mal d’écouter les autres, dit Rosine dans Le Barbier de Séville, et Figaro répond très justement : «C’est pourtant tout ce qu’il y a de mieux pour bien entendre.»

Les proches d’Emmanuel Macron expliquent maintenant que le Président passait scrupuleusement à un téléphone sécurisé quand ses conversations relevaient des intérêts fondamentaux de la nation. Hélas, comme le sait chaque agent de renseignement, cette séparation est impossible sur le long terme. Mais c’est un Président moderne, nous dit-on, et il adore parler à ses ministres de son portable, surfer sur des boucles de messageries WhatsApp et Telegram et envoyer des messages privés à ses proches, comme tout citoyen. Comment pouvait-il y renoncer ? On remarquera quand même qu’il s’est bien habitué à être conduit en limousine, à être servi à toute heure et à vivre dans un palais, même s’il adorait avant son élection prendre le métro ou manger une baguette encore chaude de la boulangerie. Le mal est fait. Le minimum que le Président puisse faire maintenant est de le reconnaître. (Libération)

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