Il avait rencontré Kim Jong-un et organisait des visites à Pyongyang pour l’ex-basketteur Dennis Rodman. Rare Occidental à avoir ses entrées dans les hautes sphères du pouvoir nord-coréen, Michael Spavor joue depuis une décennie les entremetteurs entre les autorités de ce pays isolé et des hommes d’affaires, organisations et touristes étrangers.
Le quadragénaire canadien a été condamné ce mercredi 11 août à 11 ans de prison en Chine pour espionnage. Michael Spavor avait été arrêté courant décembre 2018 dans ce qui est perçu au Canada comme une mesure de représailles après l’arrestation quelques jours auparavant à Vancouver de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei. Pour les autorités canadiennes, cette condamnation ressemble plus à une riposte diplomatique qu’à une réelle mesure judiciaire.La Chine a-t-elle subtilisé la technologie de la 5G au Canada ?
Originaire de Calgary, dans la province de l’Alberta (ouest du Canada), Michael Spavor a commencé à se passionner pour la Corée du Nord lors d’un séjour à Séoul, en Corée du Sud, à la fin des années 1990. Quelques années plus tard, en 2005, il séjourne plusieurs mois dans la capitale nord-coréenne en travaillant pour une association canadienne. Depuis lors et jusqu’à son arrestation fin 2018, il ne cesse d’effectuer des allers-retours à Pyongyang.
Michael Spavor était basé principalement dans la ville chinoise de Dandong, là où il a été jugé mi-mars. Située à la frontière de la Corée du Nord, la modeste localité est le principal point de passage entre les deux pays.
« J’ai le moral »
Présent ce mercredi 11 août devant un centre de détention de Dandong, l’ambassadeur du Canada en Chine, Dominic Barton, a déclaré avoir pu rencontrer Michael Spavor après le verdict. « Nous étions en combinaison intégrale de protection, mais nous avons eu une très bonne conversation et il avait l’air en forme », a indiqué Dominic Barton. « Il y a trois messages qu’il veut faire passer : “Merci pour votre soutien, j’ai le moral, je veux rentrer à la maison”. » (L’Obs)