18 août 2020-18 août 2021 jour pour jour Ibrahim Boubacar Keita a été évincé du pouvoir par des militaires. Voici le film de cette journée folle que les Maliens ont vécu.
Tôt le matin, des bruits de bottes ont été entendus dans la ville garnison de Kati. Cette situation
s’est confirmée par l’arrestation des ministres et de certains généraux de l’armée. En plus de
ceux-ci, beaucoup d’anciens dignitaires du régime ont également été mis aux arrêts. Ayant senti la situation qui tournait au vinaigre, le fils d’IBK, Karim Keita accusé par l’opinion publique de détournement massif de dénier public a pris la poudre d’escampette. Il est allé se réfugier dans un pays voisin.
C’était le flou total dans la ville de Bamako. Le regard des habitants partagés entre soulagement et inquiétude était rivé vers Kati à la recherche d’une réponse à l’avenir.
Toutes les activités tournaient au ralenti. Quelques jours avant le 18 août, la rumeur faisant état d’un coup d’état en cours circulait dans la ville de Bamako. Cette rumeur a-t-elle été l’élément déclencheur ? Quoi qu’il en soit, les esprits étaient préparés à l’éventualité d’une interruption du mandat du président IBK fortementcontesté par une large majorité de l’opinion nationale.
Des centaines de personnes ont pris d’assaut le monument de l’indépendance pour manifester
leur joie sans doute à cause de la persistance de la rumeur d’un coup d’état perpétré par des militaires du camp Soundiata de Kati.
Aux environs de 14 heures, des militaires se sont dirigés vers le domicile d’IBK dans le dessein
de l’arrêter. Ce qui fut fait sans aucun coup de fusil et sans violence apparente. Face à la facilité de l’arrestation du président IBK d’aucuns ont pensé à un complot entre le désormais ex chef d’Etat et la junte militaire. Il a été conduit à bord d’un véhicule V8 vers Kati.
Une foule en liesse s’est massée tout au long du trajet emprunté par la junte pour saluer cette arrestation qui met fin à plusieurs jours de contestation voire de grogne sociale. Conduit à Kati par des jeunes officiers méconnus du grand publique, IBK finira par dissoudre
son gouvernement et l’assemblée nationale avant de démissionner. L’information a été
donnée au peuple malien à travers la télévision nationale. C’est un IBK avec un visage crispé, qui est apparu à la télévision pour annoncer solennellement sa démission et la dissolution de l’Assemblée nationale à la population. On pouvait lire sur son front toute l’amertume de cette arrestation qu’il n’avait (peut-être) jamais prévu.
Un an après la chute du régime d’IBK, les maliens demeurent partagés entre incertitude et angoisse sur le sort du Mali. Va-t-on vers une nouvelle désillusion ? C’est la question qui taraude l’esprit des Maliens. Qu’est-ce qui a changé un an après le départ d’IBK ? Au regard de la confusion qui prévaut les fondements du Mali ne sont toujours pas à l’abri de l’effondrement si l’on ne se ressaisi au plus vite. (abamako.com)