Un an après avoir normalisé ses relations avec le Soudan du Sud avec la signature d’un accord ayant abouti à la réouverture des frontières vendredi dernier, le Soudan peine à retrouver une sérénité socio-économique. Dans ce contexte, le président de la Banque mondiale, David Malpass, était de passage à Khartoum en fin de semaine dernière. Deux émissaires américains étaient également à Khartoum. Au-delà des tensions politiques, la crise économique inquiète.
Le récent coup d’État manqué ainsi que la crise qui paralyse l’activité à Port Soudan dans l’Est du pays, ont mis en lumière les fragilités de la transition.
Le Conseil souverain du Soudan est face à une équation à plusieurs inconnues… L’une d’entre elles étant de trouver le moyen de satisfaire rapidement les besoins primaires d’une population marquée par trois décennies de pouvoir autocratique.
À la tête de la transition civilo-militaire, le Premier ministre Abdalla Hamdok juge « inacceptable » le poids des membres des services de sécurité dans l’économie. Ils contrôlent environ 250 sociétés dans des secteurs vitaux.
Face aux difficultés du quotidien, la grogne populaire, qui était palpable depuis plusieurs mois, s’est accentuée début juin, après la suppression des subventions sur les carburants, qui a fait doubler les prix. Et un autre front de protestation s’est récemment ouvert dans les riches régions de l’Est, qui réclament une meilleure répartition des revenus.
Les dirigeants de la transition ont le soutien des bailleurs de fonds publics pour redresser l’économie du pays, selon le président de la Banque mondiale, David Malpass, qui cite aussi le Fonds monétaire international, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France parmi les bailleurs au chevet du Soudan.
La Banque mondiale va par exemple financer 17 grands projets dans plusieurs secteurs, dont l’énergie, l’irrigation et l’agriculture, pour un coût de 2 milliards de dollars. (rfi.fr)