En s’appuyant sur un article du Code pénal, le gouvernement thaïlandais s’autorise à condamner lourdement les militants prodémocratie. Certaines peines de prison peuvent même aller jusqu’à 300 ans…
En Thaïlande, mieux vaut ne pas aller dans le sens contraire à celui de la monarchie… C’est un rapport, dévoilé mardi 5 octobre, qui prouve que le roi souverain fait payer très cher à ses opposants leurs prises de parole et leurs diverses actions. En effet, la Fédération Internationale pour les droits humains a révélé que Rama X, qui est aux commandes du pays depuis 2016, a arrêté et détenu de nombreuses personnes ayant osé militer en faveur de la mise en place d’une démocratie.
Accusées de diffamation royale, ces dernières ont été poursuivies en justice et certaines d’entre elles risquent des peines de prison faramineuses. En se basant sur l’article 112 du Code pénal, le roi de Thaïlande cherche à maîtriser les activistes et manifestants (pourtant pacifiques) prodémocratie. Celui-ci a été remis au goût du jour en novembre 2020, après deux années durant lesquelles il avait été mis de côté. Le gouvernement du pays souhaite donc s’attaquer aux opposants, alors que les manifestations ont commencé à prendre de l’ampleur au sein du territoire, dans le but d’obtenir des réformes de l’institution. Sauf qu’en l’espace de seulement neuf mois, 124 personnes ont été visées par cet article. Encore plus choquant, il y a au moins huit enfants qui sont concernés dans le lot et dix-neuf personnes qui sont actuellement emprisonnées.
L’armée thaïlandaise chargée de contrôler le web
En s’appuyant sur l’article 112 du Code pénal, la justice thaïlandaise pourrait donc condamner certains militants prodémocratie à des peines de prison allant de 120 ans à 300 ans… En effet, chaque chef d’accusation peut entraîner trois à quinze ans d’emprisonnement. Les personnes poursuivies sont, dans la moitié des cas, accusées d’avoir diffusé leurs idéaux politiques en ligne. Nombre d’entre elles ont été ciblées par des plaintes venant de membres de groupes royalistes, ou encore de soldats de l’armée thaïlandaise ayant pour mission de traquer les opposants virtuels. Parmi les raisons pour lesquelles des militants ont été poursuivis, il y a le simple fait de critiquer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, mais aussi d’insulter l’ancien monarque, ou même d’avoir évoqué une déclaration des Nations Unis contre ce fameux article. (Gala)