Elle est de retour au Mali. Dans le plus grand secret, Sophie Pétronin a regagné le Mali en mars dernier, à l’aide de son fils, Sébastien Pétronin. Cette ancienne humanitaire avait quitté le pays en octobre 2020, après quatre années de captivité, aux prises d’un groupe de djihadistes associé à Al-Qaïda. Dans un long article publié ce mardi par Mediapart, Sophie et Sébastien Pétronin racontent de quelle manière ils ont rejoint le pays, en passant par la Suisse et le Sénégal pour enfin arriver au Mali. Ils expliquent aussi pourquoi : la femme, âgée de 76 ans, voulait revoir sa fille qu’elle a adoptée à Gao, aujourd’hui âgée de 19 ans. Malgré des échanges en visioconférence, Sophie Pétronin a expliqué à Mediapart souhaiter « par-dessus tout » « la serrer dans (s) es bras, sécher les larmes qui coulent sur ses joues ». Selon France info, Sophie Pétronin avait effectué des démarches pour obtenir un visa de séjour auprès des autorités maliennes, mais elles avaient refusé. Un étrange avis de recherche Depuis son retour au Mali, où elle s’était installée en 2001 avant d’être enlevée en 2016 puis libérée en 2020, Sophie Pétronin vivait « paisiblement ». C’était sans compter sur les autorités maliennes qui, le 30 octobre, ont publié un avis de recherche, ordonnant aux forces de l’ordre du Mali de « rechercher très activement (…) et d’appréhender Madame Sophie Pétronin ». Elle aurait été aperçue dans la région de Sikasso, dans le sud du Mali. Sauf qu’elle l’assure auprès de Mediapart, elle n’y a jamais mis les pieds : « Pas une seule fois en vingt ans », clame-t-elle auprès de Mediapart. La libération en 2020 de Sophie Pétronin n’avait pas été sans polémique, celle-ci ayant notamment impliqué la libération de 200 combattants djihadistes. « Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d’Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c’est Mariam que vous avez devant vous », avait-elle dit lors de sa libération, ce qui avait fait réagir en France. Déjà à l’époque, elle disait vouloir retourner au Mali. (Le Parisien)