Le sommet régional sur le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre s’est clôturé mardi 2 novembre, notamment avec la participation du président sénégalais Macky Sall, qui a annoncé le montant supplémentaire de deux milliards de francs CFA pour lutter contre la pandémie dans son pays.
La pandémie de Covid-19 a sérieusement perturbé la lutte contre le VIH : difficultés de circulation donc d’accès aux traitements, fermeture de centres communautaires, ou encore interruption des programmes de prévention… Mais l’objectif de mettre fin au VIH doit rester une « priorité urgente », selon les participants au sommet, venus de 26 pays.
Le président Macky Sall a également martelé : « La lutte contre le VIH-sida doit rester plus que jamais d’actualité. Même dans le conteste de la riposte anti-Covid-19. »
L’Afrique de l’Ouest et du Centre, à la pointe au début de l’épidémie de sida, a pris du retard, et fait face à une hausse des nouvelles infections, essentiellement chez les jeunes et les femmes. L’an dernier, 150 000 décès liés au sida ont été enregistrés dans la région.
Depuis dimanche 31 octobre, le sommet a réuni des ministres de la Santé et de l’Économie de seize pays de la région et des organisations de la société civile, dans le but de « réinventer la riposte à la pandémie de VIH ».
En Afrique de l’Ouest et du Centre, 4,7 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH, et la région fait face à une hausse des nouvelles infections. Pour faire face, il faudra plus de financement, a estimé le chef de l’État, qui a donc annoncé un budget supplémentaire de 2 milliards de francs CFA au Sénégal, dont la moitié pour les acteurs de la société civile engagés dans la riposte.
il n’y a pas de « manque de volonté politique » selon lui :
La réalité c’est qu’en Afrique, les maladies n’ont pas connu de traitements adéquats, par défaut de prise en charge, de budget… je serais très heureux que le Sénégal puisse dire très prochainement « merci au Fonds mondial [de lutte contre le sida] pour nous avoir accompagnés depuis tant d’années, maintenant, nous prendrons en charge intégralement la riposte ».
Rôle crucial de la société civile
Pour relancer la riposte, et « ne laisser personne de côté », selon le slogan de ce sommet, les représentants de la société civile ont notamment plaidé pour plus d’appui aux acteurs communautaires. L’enjeu : aller trouver, là où elles sont, les personnes les plus vulnérables.
Selon la directrice d’Onusida en République Démocratique du Congo, Susan Kasedde, les acteurs de la société civile ont également un rôle crucial à jouer dans la lutte contre le VIH. Pour elle, mettre fin au VIH d’ici 2030, c’est tout à fait possible.
Sur le front de la pandémie de Covid-19, Macky Sall a une nouvelle fois appelé les populations à aller se faire vacciner : « Nous étudierons les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics », a ajouté le chef de l’État sénégalais. (rfi.fr)