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BURKINA FASO. Procès de l’assassinat de Sankara: le témoignage du général Diendéré très attendu

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Le procès des présumés assassins du président Thomas Sankara et de ses douze collaborateurs se poursuit. Ce mardi 9 novembre, la justice militaire entendra le témoignage du général Gilbert Dienderé. Il était à l’époque le commandant de l’unité qui a mené l’attaque contre Sankara et ses compagnons, le 15 octobre 1987. Ce lundi 8 novembre, la Cour a entendu Ninda Tondé dit Pascal, témoin de la fusillade.

Soutien indéfectible et bras droit de l’ancien président Blaise Compaoré, lui-même accusé d’avoir commandité l’assassinat, le général Gilbert Diendéré n’avait jamais été inquiété dans cette affaire jusqu’à l’insurrection de 2014. Il purge actuellement une peine de 20 ans de prison, mais pour son putsch raté de 2015. Trente-quatre ans après la mort de Thomas Sankara, son témoignage est attendu avec impatience.

« J’espère que le général Dienderé assumera, parce que c’est la personne la mieux placée pour dire ce qui s’est passé, souligne Me Ferdinand Nzepa, l’un des avocats de la famille Sankara, au micro de Gaëlle Laleix, notre envoyé spéciale Ouagadougou. Si Dienderé vient nous dire également : « Moi, je ne sais pas de quoi vous parlez. Moi, j’étais sur le terrain« , comme les autres, celui qui a passé la nuit dans la piscine, celui qui a fui dans le quartier de sa mère… Personne n’est responsable dans cette affaire ! C’est-à-dire qu’on a tué des personnes et il n’y a personne pour assumer. »

« Dans le monde, on s’attend à ce que Dienderé prenne au moins ses responsabilités, poursuit l’avocat. Qu’il dise pour l’histoire de ce pays : « Oui, moi je sais ce qui s’est passé. Moi, j’ai agi parce qu’il y a avait des personnes au-dessus de moi, en tant que soldat, moi j’obéis. On m’a demandé de faire ça, j’ai fait. » C’est ce que j’attends de Dienderé. »

« On a un certain nombre d’éléments dans le dossier, rappelle Me Ferdinand Nzepa. Donc on fera valoir les éléments, on posera des questions. Peut-être qu’au travers des questions, la nuit portant conseil, peut-être qu’il va faire un examen de conscience. On peut être surpris, vous savez, il y a toujours la vérité d’un procès. Aujourd’hui, il a pris une position selon laquelle il était spectateur, qu’il ne sait pas ce qui s’est passé. Maintenant, on espère qu’avec les enjeux qu’il y a, avec la solennité des débats, peut-être qu’il nous apprendra des choses qu’on ne savait pas. Mais nous, on espère en tout cas qu’il parlera. » (rfi.fr)

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