Accueil CULTURE La «soup joumou» d’Haïti rejoint le patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco

La «soup joumou» d’Haïti rejoint le patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco

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Les évaluateurs de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), ont annoncé ce jeudi 16 décembre 2021 l’inscription de la « soup joumou », « soupe de giraumon » en français, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une consécration pour la cuisine traditionnelle de l’île d’Haïti.

« Notre « soup joumou » fait désormais partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité », s’enthousiasme le quotidien Le Nouvelliste, qui insiste encore sur les mêmes mots : « La « soup joumou » appartient maintenant à l’humanité. »

Parmi les ambassadeurs, ceux du Brésil, d’Arabie saoudite, du Maroc, de Pologne, de Suisse, de Tunisie, de Djibouti, du Japon, du Pérou, du Sri Lanka, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, de Suède, de Pologne, notamment, ont défendu cette candidature, dès cette année puisqu’elle devait initialement être examinée l’an prochain.

C’est l’ambassadrice de Port-au-Prince à l’Unesco, Dominique Dupuy, qui avait sollicité en mars dernier, à titre exceptionnel, un traitement plus rapide du dossier afin de pouvoir donner au moins une bonne nouvelle à son peuple.

La presse de l’île a semble-t-il apprécié « l’élégance » de la représentante suisse. « Si aujourd’hui nous acceptons la candidature de la soupe au giraumon sur la liste, ce n’est pas par générosité en raison des circonstances exceptionnelles que traverse Haïti, mais c’est à cause de la qualité du dossier. Les critères ont été respectés et cela, il faut le souligner », a en effet soutenu Muriel Berset Kohen.

« La soupe au giraumon est une tradition inclusive. Elle est préparée et partagée tant dans les zones rurales qu’urbaines dans l’ensemble du pays. Elle renforce les liens sociaux. La viabilité de l’élément a été garantie par les femmes et les familles qui jouent un rôle clé dans la transmission informelle des techniques préparatoires. Le processus respecte l’approche participative », a confirmé l’organe d’évaluation de l’Unesco.

« Au nom de la République d’Haïti, j’aimerais exprimer ma plus profonde gratitude à chacun des membres du comité intergouvernemental. J’aimerais remercier l’organe évaluateur qui a émis une recommandation technique favorable », a réagi Mme Dupuy.

Ce moment historique appartient à tout le peuple haïtien, lui-même porteur et gardien de ce patrimoine tissé dans son ADN, symbole ultime de la lutte contre l’esclavagisme, contre le colonialisme, contre le racisme, aujourd’hui hissé à ce noble registre de l’humanité (…) Que tous les Haïtiens et toutes les Haïtiennes, jeunes et moins jeunes, où qu’ils soient, se souviennent aujourd’hui que leur contribution à l’histoire du monde, que leur voix, et leur dignité ne pourront plus jamais être invisibilisées. Cette inscription de la soup joumou, à ce sombre moment de notre parcours de peuple, à la clôture d’une année des plus éprouvantes, est un nouveau flambeau qui saura raviver nos élans solidaires, et notre foi dans des lendemains meilleurs. Haïti dit merci à l’Unesco ! L’humanité dit merci à l’Unesco ! Ayibobo !

L’ambassadeur du Koweït, qui avait soulevé des points de procédure, est venu saluer son homologue haïtienne après l’adoption du dossier, à son bureau, où les ambassadeurs défilaient pour goûter la fameuse soupe. « C’est bon ! », a lancé le représentant tunisien, demandant même du rab, selon Le Nouvelliste. (rfi.fr)

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