L’armée du Burkina Faso a annoncé lundi avoir déposé le président Roch Marc Christian Kaboré, suspendu la Constitution, dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale et fermé les frontières du pays, confronté selon eux à une « dégradation continue » de sa sécurité.
Ce putsch est une nouvelle secousse au Sahel, où des pays européens, en premier lieu la France, s’efforcent de lutter contre des groupes islamistes armés qui déstabilisent les pouvoirs en place.
Dans un communiqué, signé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et lu par un autre officier à la télévision nationale, les militaires assurent que leur prise de pouvoir s’est déroulée « sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues en lieu sûr dans le respect de leur dignité ».
Cette annonce a été faite au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), un nouveau mouvement dont Paul-Henri Sandaogo Damiba est présenté comme le président.
Citant la dégradation de la situation sécuritaire et « l’incapacité manifeste » de Roch Kaboré à unir les Burkinabés, le MPSR a déclaré avoir « décidé d’assumer ses responsabilités » et de déposer le président.
« Le mouvement, qui regroupe toutes les forces de défense et de sécurité, a décidé de mettre fin au pouvoir de Monsieur Roch Marc Christian Kaboré ce 24 janvier 2022 », a annoncé le MPSR.
Les militaires s’engagent à « proposer dans un délai raisonnable après consultation des forces vives de la nation un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous »… (Reuters)