Le ministre de la Sécurité publique, Souleyman Abakar Adam, a échappé de peu à la mort ce jeudi après-midi. Il a été visé par un membre de la famille du colonel Nousradine Khamis, mort le 8 décembre à Ndjamena. À l’époque, deux frères de l’ancienne première dame Hinda Deby avait été arrêtés, l’un d’eux ayant un litige foncier avec l’officier, mais un mois plus tard le ministre de la Sécurité publique annonce finalement que la victime s’était blessée volontairement. Une version démentie publiquement par la famille du colonel Nousradine, qui a promis de se venger.
Vers 15 heures, ce jeudi, le ministre de la Sécurité publique, Soulyman Abakar Adam, se trouve alors au domicile de sa belle-famille pour présenter ses condoléances suite au décès de son beau-père. Des proches du défunt colonel Nousradine Khamis sont également sur place au même moment.
Certains parmi eux avaient juré qu’ils allaient se venger du ministre qu’ils accusent de vouloir protéger les assassins de leur parent. Néanmoins, leur présence sur les lieux n’éveille aucun soupçon, car eux aussi sont de la famille élargie.
Tout à coup, l’un d’eux sort un pistolet de ses habits et lui tire dessus, mais il va le rater, selon des témoins et la police. Puis l’auteur de cette tentative d’assassinat est exfiltré du domaine par ses parents, avant de disparaître dans la nature.
Il n’ira finalement pas loin puisqu’il a été interpellé un peu plus tard, selon une source sécuritaire tchadienne. Une information que le porte-parole de la police n’a voulu ni confirmer ni infirmer jeudi soir. « Les recherches se poursuivent pour retrouver les auteurs et les complices de cette tentative d’assassinat », a déclaré le colonel Paul Manga.
De telles affaires d’assassinat ou de tentative d’assassinat défraient régulièrement la chronique au Tchad. Un pays où la vengeance familiale est considérée comme une question d’honneur, surtout dans la tradition des tribus du nord du pays. (rfi.fr)