Pour tenter d’endiguer l’inflation persistante, le gouvernement a détaillé mercredi son plan pour lutter contre la vie chère. Les prix d’une dizaine de produits de première nécessité vont être bloqués pendant trois mois, tandis qu’une dizaine d’autres produits rejoignent la liste des produits et services dont les prix sont réglementés par le gouvernement.
C’était l’une des requêtes des associations de consommateur : actualiser la liste des biens dont les prix sont contrôlés, qui était restée inchangée depuis 1997.
En plus du carburant et de la baguette de pain, les prix de la viande, du poisson, de l’huile de table raffinée, du riz local, des matériaux de construction, des transports en commun, des loyers d’habitation sociale, et des tarifs d’accès à Internet, seront donc fixés par l’État, après une série d’entretiens avec les acteurs concernés.
En théorie, la régulation suppose la prise en compte des intérêts de toutes les parties, du consommateur aux opérateurs économiques en passant par l’État.
De plus, les prix de certains produits de grande consommation, comme le sucre ou la tomate concentrée, seront plafonnés sur une période de trois mois, comme ce fut déjà le cas au mois de juillet 2021.
Pour autant, le porte-parole du gouvernement justifie des mesures conjoncturelles qui selon lui répondent à des causes conjoncturelles : la pandémie, le Covid-19, les sanctions contre le Mali et la guerre en Ukraine.
« Chaque fois, ce sont des situations conjoncturelles différentes et nous sommes obligés d’adapter nos dispositifs à ces situations conjoncturelles. Trois mois, peut-être que la situation peut s’améliorer en Ukraine et que le monde va s’affoler au niveau économique. Nous sommes dans une économie libérale, et donc nous ne pouvons pas prendre de façon permanente ces mesures. Ce serait une intrusion de l’État dans le cadre de la libre concurrence. »
Dernier point : une autorisation préalable sera exigée pour toute exportation de produits vivriers afin de favoriser le marché intérieur. (rfi.fr)